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"On est content d'avoir pu repartir dans les 5 minutes", au coeur d'un atelier de réparation en pleine période de travaux dans les vignes
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Reportage
"On est content d'avoir pu repartir dans les 5 minutes", au coeur d'un atelier de réparation en pleine période de travaux dans les vignes

Plongée dans le quotidien d’une concession de machines viticoles confrontée à l’urgence de dépanner ses clients. L’occasion aussi de rappeler les précautions élémentaires pour éviter les incidents au plus mauvais moment.
Par Sarah El Makhzoumi Le 28 mai 2025
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Deux vignerons du Domaine des Roseraies, sur la commune de Saint-Aubin-de-Luigné (49), ont eu un souci de relevage.Grâce à Jarny-MVS, à Saint-Lambert-du-Lattay (49) ils ont été dépannés rapidement - crédit photo : Sarah El Makhzoumi
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e pire pour les viticulteurs, ce sont les pannes qui surviennent en pleine saison. Chez Jarny-MVS, à Saint-Lambert-du-Lattay (49), tout le monde le sait. Alors, les « bricoles », comme les techniciens aiment à les appeler, et les dépannages sont traités dans l’urgence, jusqu’au champ.

Un broyeur qui a la direction qui flanche

Le décor : une cour où sont alignées plusieurs machines, un atelier de 400 m², la salle d’opération des tracteurs et un magasin. Il est 9 heures ce 22 mai. À peine avons-nous le temps d’arriver qu’un premier tracteur débarque. Un Renault 55.12, la trentaine, équipé de son broyeur qui a la direction qui flanche. Lorsqu’il braque à droite, le pneu vient frotter sur le flanc du tracteur.

Après une rapide inspection, Yann Girard, le chef d’atelier, pense avoir trouvé la panne : la vis de butée de direction côté gauche est sans doute défectueuse. Il envoie l’engin vers Pierre Banchereau, le technicien couteaux suisse de l’atelier, qui valide le diagnostic. Quand on lui demande si c’est une panne rapidement réparable, il répond : « Si on ne rencontre aucun problème supplémentaire, en un quart d’heure, c’est fait ! » Mais à peine sa phrase terminée, voilà que la vis à remplacer casse. Trop vieille et grippée. « Bon, ça arrive ! Ça prendra sûrement un quart d’heure de plus, le temps d’enlever la roue, de fixer le tracteur sur le palan, de faire quelques soudures, d’extraire la vis et de la changer ! », énumère-t-il.

Un Fendt dont le turbo est en compote

Nous laissons Pierre Banchereau à ses manœuvres pour nous diriger vers Maxence Dufour, technicien féru de soudure, qui répare un Fendt 207V dont le turbo est en compote. « Je dois le remplacer. À cause d’un jeu dans la turbine, il refoule de l’huile dans le conduit d’admission d’air, et ce n’est pas bon du tout. Pour ce tracteur qui n’est plus tout jeune, il faudra une greffe d’organe ! », plaisante-t-il.

Plus loin, Félix Massicot, en apprentissage, révise seul et avec plaisir un vieux Renault 60 « pour la revente », explique-t-il.

Bloqués dans un carré de vignes

Soudain, une urgence : deux vignerons du Domaine des Roseraies, sur la commune de Saint-Aubin-de-Luigné (49), ont un souci de relevage. Ce dernier ne remonte plus assez et ils sont bloqués dans un carré de vigne. Nous embarquons avec Bastien Eveillard, technicien itinérant, qui grimpe dans son camion sans prendre d’outils. « Je vérifie en début de journée que j’ai tout ce qu’il faut afin d’être autonome pour trois jours d’interventions non-stop, en cas de coup dur », explique ce technicien organisé.

À peine le temps de profiter des paysages vallonnés des coteaux du Layon que nous voilà sur le lieu de la panne après 5 minutes de route. L’un des vignerons, Vincent Crasnier, a garé son Fendt 208V en bout de rang avec son déchaumeur à disques Agromet qu’il ne peut plus relever complètement. Son frère Olivier l’a rejoint le temps de la réparation.

Réparation en quelques minutes

Bastien Eveillard connaît bien le problème : « C’est le capteur de position du relevage qui dysfonctionne : les vibrations le desserrent et cela vient troubler sa bonne marche. » Sans plus attendre, il installe cric et chandelle, déboulonne la roue arrière droite et la dégage pour accéder au capteur qui se trouve derrière, donne quelques coups de clé pour resserrer la pièce et remettre la plage qui permettra d’avoir la meilleure butée haute et basse. Il ne met pas davantage de temps pour remonter la roue qu’il a changée au passage car le pneu était abîmé.

« La concession nous a pourtant vendu un tracteur qui ne tombe jamais en panne, plaisantent les vignerons pleins de malice. Nous ne sommes pas de grands mécaniciens, mais on fait toutes les révisions, les graissages et les niveaux, comme cela est préconisé. On n’a donc pas eu beaucoup de souci avec ce matériel, hormis des petites pannes d’électronique. Il faut dire que ce tracteur a déjà fait ses preuves : il a 4 950 heures au compteur ! »

"On veille à la qualité du service et à la proximité"

Bien que mineures, ces pannes empêchent les chantiers de se dérouler correctement. « Avec un relevage défectueux, impossible de travailler ! Et puis c’est vrai qu’en pleine saison, on est contents de pouvoir repartir dans les 5 minutes ! », admettent-ils après avoir testé le relevage. « On veille à la qualité du service et à la proximité. Je suis du cru, je connais beaucoup de monde. Parfois même, lorsque je rentre chez moi, si je sais qu’un client est sur ma route et a besoin d’une pièce, je le lui apporte », raconte Bastien Eveillard sur le chemin du retour.

« La clé, c’est d’entretenir régulièrement le matériel, nous explique Yann Girard, le chef d’atelier. Comme je dis souvent : “Ça coûtera toujours moins cher d’entretenir que de réparer.” » Il en veut pour preuve deux chiffres très parlants : « L’une des pannes les plus faciles à éviter, c’est l’usure du relevage. Lorsqu’il n’est pas graissé et qu’il subit beaucoup de contraintes, notamment en travail du sol, les bagues d’usure s’abîment. Et les dégâts peuvent vite coûter cher, jusqu’à 2 300 € HT main-d’œuvre comprise pour les plus grosses réparations. Parallèlement, une cartouche de graisse coûte 6 € HT. »

Jarny-MVS a également mis en place des formations avec les constructeurs à destination des acquéreurs de tracteur, pulvérisateur ou matériel de travail du sol. Pour la pulvérisation, le groupe prodigue une formation, la mise en service et le soutien d’un technicien lors du premier traitement. Avec le matériel, il faut savoir perdre un peu (de temps) pour gagner beaucoup (d’argent). 

« Deux pannes sont vraiment évitables »

Yann Girard, chef d’atelier chez Jarny-MVS, à Saint-Lambert-du-Lattay (49)« Deux pannes récurrentes restent le bouchage du pulvérisateur et les cardans qui cassent. La première est due à un mauvais nettoyage et la seconde à un manque de graissage ou à une erreur de conduite. Pour éviter le bouchage, il faut bien laver son pulvé après chaque chantier de traitement. On fait un vrai rinçage de la cuve à l’eau claire, on nettoie l’extérieur du pulvérisateur, puis les filtres, les buses et les pastilles en les plongeant dans un seau avec un peu de vinaigre pour enlever tous les résidus collés. Pour les cardans, un simple graissage régulier aux deux extrémités permet d’éviter bien des déconvenues. Et cela prend peu de temps. Côté erreur de conduite, il faut éviter de braquer trop sévèrement. Bien manœuvrer peut empêcher de casser ! »

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