menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / "On voit tout de suite si une lame d'eau va passer au dessus de nous ou pas" Les stations météo virtuelles se démocratisent
"On voit tout de suite si une lame d'eau va passer au dessus de nous ou pas" Les stations météo virtuelles se démocratisent
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Alternative aux stations physiques
"On voit tout de suite si une lame d'eau va passer au dessus de nous ou pas" Les stations météo virtuelles se démocratisent

Plusieurs interprofessions proposent aux vignerons une météo gratuite basée sur des stations virtuelles. Une alternative pour ceux qui ne veulent pas investir dans des stations physiques.
Par Christelle Stef Le 26 mai 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Capture d'écran du portail Loire Météo - crédit photo : InterLoire
U

ne météo gratuite accessible à tous. Telle est la promesse des portails que les interprofessions mettent à disposition de leurs professionnels. Des plateformes sur lesquelles ces derniers créent des stations virtuelles en quelques clics pour accéder à différents outils et données : radar de pluie, prévisions météo, pluviométrie et températures en des endroits précis.

Installé à Brissac-Loire-Aubance, Olivier Brault exploite 140 ha de vignes en société avec son cousin et utilise le portail d’InterLoire depuis son lancement en 2023. « J’ai créé une douzaine de stations virtuelles et nous avons aussi deux stations physiques, détaille le vigneron. Les deux sont complémentaires. Car une station physique, il faut l’étalonner tous les six mois et son pluviomètre peut se boucher… C’est ce qui est arrivé il y a quelques jours. Je l’ai vu car j’ai créé une des stations virtuelles au même endroit qu’une des stations physiques. La première indiquait qu’il avait plu, mais pas la seconde. Quand je suis allé voir, le pluviomètre était bouché. »

Vérification sur le terrain

Olivier Brault apprécie d’avoir une bonne idée des pluies qui ont arrosé tout son vignoble, « alors qu’avant, on pouvait passer à côté d’une averse sur une parcelle. Ce qui ne nous empêche pas d’aller voir sur le terrain. Et connaître le cumul des pluies, c’est important pour renouveler ou pas les traitements ».

Pour créer une station, c’est très simple. Il suffit de se rendre sur la page d’accueil de Loire Météo, de cliquer sur « Ajouter une parcelle » puis d’indiquer les coordonnées GPS d’un endroit ou alors de cliquer sur cet endroit. Ensuite, on nomme la station virtuelle, on l’enregistre et le tour est joué. Elle apparaît alors sur la carte sous la forme d’une puce.

Sur sa page d’accueil, le viticulteur retrouve toutes ses stations et le radar de pluie. Sur un onglet, il accède aux prévisions de température, de pluie et de vent heure par heure pour les dix prochains jours et pour chaque station. Sur un autre onglet, il accède aux cumuls de pluie par station sur la période de son choix, depuis son dernier traitement, par exemple.

À l’instar de ses confrères, Olivier Brault utilise principalement les onglets prévisions (pluie et vent) et cumul de pluies ainsi que le radar. Mais il utilise aussi l’onglet « Synthèse ». « Je fais des stats annuelles afin de pouvoir justifier de nos décisions de traitement auprès de nos associés, du comptable… », indique-t-il.

Gérer les traitements

Son confrère François Martin, vigneron à Val-en-Vignes et qui travaille sur 50 ha en HVE et 15 ha en bio trouve également l’outil intéressant. « En période de traitement, je consulte régulièrement le radar de pluie et les prévisions météo. Le radar est un très bon outil que je consulte avant de démarrer un traitement et en cours de traitement si le temps est menaçant. On voit tout de suite si une lame d’eau va passer au-dessus de nous ou pas. Je peux m’arrêter si je vois qu’une nuée arrive sur le radar. Je consulte aussi les cumuls de pluie, sachant que je me fie davantage aux données du réseau de pluviomètres connectés que nous avons dans notre commune. »

En fait, les premiers à avoir mis en place une plateforme météo sont les Champenois. Et ce dès fin 2016. Sur le site Agro-météo du Comité Champagne, les vignerons peuvent créer autant de stations virtuelles qu’ils le souhaitent. « Généralement, ils en créent entre cinq et dix », observe Basile Pauthier, responsable projet et expert en Agrométéo au Comité Champagne. Une fois que c’est fait, les vignerons accèdent au radar Météo France qui leur indique, à tout instant, la trajectoire et l’intensité des pluies survenues deux heures plus tôt, à l’instant présent et dans les trois heures à venir.

Par pas de trois heures

Les vignerons ont également accès à des prévisions météo à sept jours par pas de temps de trois heures, fournies par Météoblue, et aux données calculées pour chaque station virtuelle : cumul de pluies, température moyenne, min, max, humidité…

« Il s’agit de données estimées par Météoblue et corrigées par les quarante-deux stations météo physiques de notre réseau et les treize stations de Météo France implantées dans ou à proximité du vignoble », détaille Basile Pauthier. De quoi se passer totalement des stations physiques ? Pas forcément. Car contrairement aux stations physiques, les stations virtuelles ne fournissent pas la température ou la pluviométrie d’un lieu en temps réel, mais seulement le lendemain.

« Les stations virtuelles ne sont donc pas adaptées à la lutte contre le gel, prévient l’expert. Grâce aux prévisions, elles permettent de savoir s’il y a un risque ou non mais pour enclencher la lutte, il y a toujours besoin de capteurs de température dans les vignes. » En revanche, pour raisonner les traitements, il est suffisant d’avoir les cumuls de pluie avec quelques heures de retard. Et l’outil est très intéressant pour ceux qui ont un parcellaire dispersé.

À noter toutefois qu’en termes de précision, les stations virtuelles fournissent des données selon un maillage de 1 à 2 km2. Or sur de telles surfaces, il peut y avoir des différences de pluviométrie que seules des stations physiques peuvent enregistrer, surtout en cas d’orage.

 

Un service largement diffusé

C’est en 2023, et en s’appuyant sur l’expérience du Comité Champagne, que le Cniv a déployé une plateforme pour créer des stations météo virtuelles partout en France. Avec deux objectifs : « Servir toutes les interprofessions qui le souhaitent, et mutualiser l’achat des données pour en réduire le coût », détaille Étienne Goulet, le directeur technique d’InterLoire et responsable du projet au sein du Cniv. Pour cela, le Cniv a lancé des appels d’offres. Et après DTN, c’est Weenat qui a remporté le marché et qui fournit les données depuis le 1er mai. 75 % des interprofessions adhérentes au Cniv (InterLoire, CIVB, InterRhône, InterBeaujolais, BNIC, IVSO…) proposent ce service à leurs membres. Près de 3 000 opérateurs l’utilisent, auxquels s’ajoutent les utilisateurs du portail champenois.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé