e jour et la nuit. Autant l’entame de 2024 avait été humide, autant le début 2025 est sec. Les quelques pluies tombées de manière espacée en début de cycle n’ont pas réussi à stimuler durablement l’activité du mildiou et de l’oïdium. Ce dernier s’est manifesté faiblement vers Molsheim et Blienschwiller (Bas-Rhin), mais « rien de méchant » de l’aveu de Marie-Noëlle Lauer, conseillère viticole à la Chambre d’agriculture d’Alsace. Les vers de la grappe ne font pas davantage parler d’eux. Le vignoble n’a pas non plus été perturbé par le gel ou la grêle. Les viticulteurs eux-mêmes ont à peine remarqué les quelques grêlons tombés sur le secteur de Traenheim (Bas-Rhin).
Au 12 mai, la vigne avait rattrapé son retard de huit jours sur une année classique. Son stade oscillait selon les secteurs entre 6-7 feuilles et presque boutons floraux séparés dans les situations les plus avancées. L’essentiel des premiers traitements cuivre/soufre est ainsi intervenu en semaine 20. « Les sorties sont correctes. L’année se profile bien même si un peu de pluie est souhaitée » résume Marie-Noëlle Lauer.


Autant dire que les viticulteurs alsaciens sont pour l’instant sereins. Mathieu Weck, 9,7 ha en bio à Gueberschwihr (Haut-Rhin) le reconnaît volontiers. « Tout se passe bien » dit-il. Pas d’alerte aux maladies, ni aux ravageurs dans sa commune, confusée depuis quasiment dix ans. Mathieu Weck a sorti son pulvérisateur pour la première fois ce 14 mai pour un traitement préventif cuivre/soufre et espère s’en tirer avec cinq à sept passages sur la saison alors qu’en 2024 il avait été obligé d’y aller deux fois certaines semaines. « Avec le vent du nord qui a beaucoup soufflé ce printemps, les sols présentent leurs premières crevasses en surface » remarque le viticulteur. « Mais mon vignoble est implanté sur des terrains lourds qui ont été rechargés et qui ont toujours montré de bonnes réserves. Je suis en train de faucher le rang enherbé. Sur le rang, je vais intervenir trois fois avec un intercep, des rasettes et des brosses ».
Mathieu Weck constate des sorties « homogènes quel que soit le terroir ou le cépage. Mais il y a rarement trois inflorescences, parfois une seule en grand cru ». Cette situation lui fait aujourd’hui envisager une année correcte autour de 55 hl/ha. Ce volume soulagerait économiquement son domaine qui a dû encaisser deux faibles récoltes depuis 2020 : 38 hl/ha en 2024 et 8 hl/ha en 2021.