éalisant un chiffre d’affaires de 53,2 millions d’euros HT en 2024, iDealwine affiche une hausse de 6 % de son activité en ligne de vente de vins aux enchères et en boutique numérique. Soit « une nouvelle année record pour les enchères » de vins (+15 %, 39,1 millions €) indique un communiqué, pointant l’augmentation des ventes en volume (+18 % pour 261 465 bouteilles) malgré « un contexte adverse pour le marché ». Cette forte hausse des lots mis en vente s’explique par la fin d’un cycle de rétention pour Angélique de Lencquesaing, la directrice générale et cofondatrice d’iDealwine : « après le record de mises en vente de 2022, les amateurs en possession de belles bouteilles les ont gardées en 2023. Ils ont décidé de les mettre en vente en 2024. Malgré une petite baisse des prix du marché secondaire, cela reste valorisé par rapport aux allocations » initiales.
L’an passé, le prix moyen d’une bouteille adjugée aux enchères par iDealwine passe à 149 €, soit une légère baisse de 2 % en un an. « Dans un contexte d’accalmie générale et de stabilité des cotes, le prix moyen adjugé s’est établi à 250 € en Bourgogne, un niveau inchangé par rapport à 2023 » relève iDealwine, pointant que « la bouteille la plus chère de l’année 2024 est une Romanée-Conti 2020, du domaine éponyme, adjugée 20 375 € à un amateur italien ». Pour Angélique de Lencquesaing, c’est un phénomène marquant de 2024 : « les volumes mis en vente du domaine de la Romanée-Conti ont quasiment doublé. Ce qui est valable pour quasiment toutes les icones dans toutes les régions (Grange des Pères, Armand Rousseau, Rayas, clos Rougeard…). Cette hausse de volumes pour les vins les plus emblématiques entraîne les prix vers le bas. La Romanée-Conti est le seul vin iconique dont le prix ne baisse pas, par la conjonction de la rareté et d’un domaine iconique. »


Si l’univers des ventes aux enchères n’est pas épargné par les incertitudes économiques et géopolitiques actuelles, iDealwine compte continuer à se développer grâce à son expansion à l’étranger, avec l’ouverture ce mois d’avril d’un bureau à New-York (complétant ceux de Paris, Bordeaux, Beaune, Hong Kong et Singapour). « Il y a de grands amateurs de vins rares dans tous les pays. C’est toujours un motif de fierté de constater que les grands vins français continuent d’exercer une fascination dans le monde entier. La France reste un phare pour le collectionneur de vins : on y trouver les références ultimes » rapporte Angélique de Lencquesaing, pointant que dans le vignoble français « se bat sa coulpe toute la journée, mais c’est une sacrée performance » dont la filière peut être fière.
Si le pinot noir et le chardonnay de Bourgogne exercent toujours une « attraction extraordinaire » sur les amateurs du monde entier (notamment en Asie), Angélique de Lencquesaing pointe la diversité actuelle des marchés : à Singapour « il y a une grosse demande pour Bordeaux », en Italie sont recherchées les « grandes cuvées rares de Champagne », aux États-Unis « la clientèle recherche des productions très pointues, volontiers nature, des domaines qui pour certains ont disparu (des collectors) » et pour les amateurs les plus pointus, il y a partout la recherche de personnalités hors normes : la directrice d’ iDealwine citant « Jérôme Brétaudeau du Muscadet qui fait fureur ».