u moins, les choses sont claires : « la marque Sud de France ne peut plus être utilisée sur l'étiquetage des vins » indique le ministère de l’Agriculture dans un réponse parlementaire ce 27 mars. Demandant ce 6 février que la mention régionale créée en 2006 ne soit pas interdite dès ce millésime 2025, le sénateur Denis Bouad (Gard, Parti Socialiste) regrette « une décision purement administrative » condamnant 20 ans d’investissements pour « mieux identifier les produits régionaux, et notamment les vins, à l'international ».
Formulée dans les formes, la réponse du ministère de l’Agriculture ressemble fort à une fin de non-recevoir. Si « le gouvernement mesure la plus-value que la marque Sud de France a pu constituer pour la promotion des productions agricoles et viticoles régionales », la rue de Varenne réplique « que l'usage d'un tel étiquetage place aujourd'hui les opérateurs dans une situation d'insécurité juridique » car « les réglementations européennes et nationales sur l'étiquetage des vins ne permettent pas l'utilisation d'une mention telle que Sud de France » qui « ne correspond pas à une zone géographique reconnue au sens de la réglementation ». Affirmant le besoin « désormais impératif » de mettre en conformité les packagings « après plusieurs années d'échanges sur ce sujet » (la première alerte remontant à 2019), le ministère annonce qu’« il ne sera plus possible de maintenir la mention Sud de France sur les étiquettes de vins ».


Sans préciser de calendrier, la rue de Varenne précise qu’« un groupe de travail régional, organisé sous l'égide des services du préfet, accompagnera la profession dans la mise en œuvre de cette évolution ». Le ministère précisant que cette interdiction n’est qu’un respect des « dispositions relatives aux mentions géographiques autorisées sur l'étiquetage des vins [qui] ont été obtenues par les autorités françaises » et vont dans le sens de l’« intérêt général de préserver la notoriété et la crédibilité des signes officiels de qualité et d'origine, qui font la force des filières françaises ».
Des arguments qui risquent de laisser froid le sénateur Denis Bouad, qui pointe dans sa question que « face à la crise de la commercialisation que connaît la filière, le renforcement de nos positions à l'export s'impose comme une des solutions afin de préserver l'économie viticole. Or l'interdiction de l'étiquetage Sud de France sur les bouteilles de vins est en totale contradiction avec cet objectif pourtant largement partagé. » L’élu du Gard rapportant que « les vignerons occitans ont le sentiment d'une auto-pénalisation alors que la concurrence internationale est de plus en plus forte ».
Reste une procédure judiciaire lancée par les représentants des négociants et vignerons d'Occitanie, qui attendent une réponse du Conseil d'Etat, et espèrent obtenir un moyen de maintenir la marque Sud de France.