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Lutte contre les vers de la grappe : le marché de la confusion régresse
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Tordeuses
Lutte contre les vers de la grappe : le marché de la confusion régresse

Le marché de la confusion sexuelle est en plein chamboulement. Les surfaces protégées chutent alors que de nouvelles solutions s’imposent qui permettent aux vignerons de gagner du temps et de réduire leurs coûts.
Par Pauline Orban Le 10 mars 2025
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Lutte contre les vers de la grappe : le marché de la confusion régresse
Spot de Vynyty Lobesia Press. Convaincu de l’avenir de la confusion sexuelle, Bayer espère reprendre des parts de marché avec cette solution. « C’est un gel que l’on dépose à l’aide d’un pistolet sur environ 400 ceps/ha" - crédit photo : Bayer
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ermann Yadjia, responsable marché vigne chez Bayer, l’affirme. « Après avoir plafonné à 115 000 ha de vignes durant trois ans, le marché de la confusion régresse. Soit moins 20 % en 2024, toutes solutions confondues. Des vignerons se tournent vers les insecticides qui s’appliquent plus rapidement et selon la pression parasitaire de l’année. Tandis que d’autres arrêtent carrément pour des raisons économiques. »

Vincent Thieyre, le directeur marketing chez CBC Biogard, partage le même avis. « La confusion, c’est une dépense que les vignerons font avant même de connaître la météo et la pression parasitaire de l’année. Dans le contexte de crise économique et climatique actuelle, certains font l’impasse. »

"Certains font l'impasse"

Béatrice Bacher, responsable marketing vigne chez BASF, détaille : « La façade atlantique voit une érosion des surfaces plus importante que dans l’est de la France. Dans le Val de Loire, la pression de tordeuse semble moindre et la lutte s’essouffle, tandis que dans le Languedoc-Roussillon, les vignerons s’interrogent sur la place de cette lutte préventive dans le contexte économique d’aujourd’hui. »

À cela s’ajoute une redistribution des cartes. BASF, pionner dans le domaine et leader du marché ces deux dernières décennies, voit ses parts de marché grignotées par ses concurrents. Vincent Thieyre l’affirme. « Depuis 2023, grâce à nos diffuseurs BIOOtwin et nos aérosols Mister, CBC Biogard a su s’imposer à la tête du marché. Nous sommes les seuls à disposer des deux gammes : passive avec nos diffuseurs BIOOtwin et active avec nos bombes aérosols. »

Une réorientation du marché

Du côté de chez De Sangosse, Johanna Sigel, cheffe marché vigne, assure également que les ventes d’aérosols Puffer croissent depuis leur lancement en 2017. « Notre solution est d’autant plus appréciée que la main-d’œuvre manque. »

Pour Vincent Thieyre, c’est une évidence, il y a un avant et un après Covid. « Les pratiques ont changé, même en Champagne où la pose collective était très ancrée. La lutte est toujours collective, mais la pose est devenue plus individuelle. » Une donnée qu’Éric Leroux, responsable marché Vigne chez Compas, confirme. « En Champagne, où 50 % des surfaces sont confusées, des vignerons ont troqué les Raks contre des aérosols, essentiellement pour des raisons de main-d’œuvre. Néanmoins, à l’échelle du vignoble, la pose de Raks reste malgré tout la solution la plus répandue. En vingt-cinq ans, ils ont prouvé leur efficacité si bien qu’aujourd’hui la pression des tordeuses est maîtrisée. »

Dans le Val de Loire, Dominique Navereau, le directeur d’Ax’Vigne, observe la même tendance. « Les méthodes de confusion se diversifient. Certains optent pour des aérosols, d’autres pour des diffuseurs biosourcés qu’il est inutile de ramasser en fin de saison, mais la référence en termes d’efficacité reste les Raks qui représentent encore 50 % du marché. »

Les diffuseurs biosourcés ou les aérosols privilégiés

Dans le Languedoc, Céline Causse, référente en confusion sexuelle pour le groupe Péris depuis 2015, voit que « les vignerons se tournent de plus en plus vers des diffuseurs biosourcés ou des aérosols. Seulement deux à trois aérosols sont nécessaires à l’hectare, quand il faut entre 200 à 400 diffuseurs passifs. Les débuts de saison étant de plus en plus précoces, le temps de pose fin mars-début avril est une donnée que les vignerons regardent. »

Le gain de temps, c’est l’un des arguments de Syngenta pour Exployo Vit. « Notre produit se mélange directement à la bouillie de traitement pour une application en juin, au plus près du début du vol de la 2e génération, et en juillet pour la 3e génération. Exployo Vit permet d’adapter la stratégie de lutte à la pression de l’année. Il connaît une croissance à deux chiffres depuis son lancement en 2023 », avance Manuella Lecomte, experte technique vigne chez Syngenta. Seule contrainte : ce produit est lessivable. La protection doit être renouvelée tous les 30 mm de pluie, dans la limite de quatre applications par an.

Bayer arrive sur le marché

Convaincu de l’avenir de la confusion sexuelle, Bayer espère reprendre des parts de marché avec Vynyty Lobesia Press. « C’est un gel que l’on dépose à l’aide d’un pistolet sur environ 400 ceps/ha. Le temps de pose est d’une heure à l’hectare, sa durée de conservation est de 24 mois. Il est sans odeur, non lessivable et insensible au vent », les arguments avancés par Hermann Yadjia, le responsable marché vigne de la firme, résonnent. Reste à savoir si les vignerons voudront passer avec un pistolet pour appliquer ce produit au cœur des ceps. Sur ce point, certains distributeurs semblent sceptiques.

« Pas de solution universelle »

Céline Causse, référente en confusion sexuelle pour le groupe Péris « Avec seulement trois points de diffusion à l’hectare, les aérosols de type Mister de chez CBC Biogard conviennent aux parcelles de forme compacte. Dans les parcelles très découpées, mieux vaut opter pour des diffuseurs passifs car on a davantage de points de pose. Le vent est un autre élément à prendre en compte. En effet, les aérosols sont fixés en haut des piquets tandis que les diffuseurs passifs sont posés au cœur de la végétation, à l’ombre et à l’abri du vent. Avant d’opter pour la diffusion active, il faut déterminer les vents dominants de fin de journée pour positionner au mieux les aérosols. »

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