omme la viticulture, les concours de vins souffrent. Ce 27 février, l’association des grands concours vinicoles français* invitait la presse lors d’une conférence au salon de l’agriculture à Paris pour rappeler leur utilité dans ce contexte difficile. « Nous voulons réaffirmer que nous sommes un outil pour la distribution et la promotion des vins, que nous n’attribuons pas de médaille en chocolat et que nous faisons un travail de fond de sélection des vins », a souligné Arnaud Orsel, le directeur du Tastevinage.
Mais touchés par la crise, les vignerons présentent de moins en moins d’échantillons à ces épreuves. Comme ses partenaires, le concours de Bordeaux Vins d’Aquitaine voit son activité baisser. Pour sa 69ème édition qui se tiendra le 26 avril Bordeaux Aquitaine, « nous avons reçu 2 300 échantillons, alors que nous en avions 4 000 il y a 6 à 7 ans, regrette Françoise Harrewyn, la directrice du concours. Tous les ans, nous baissons de 10 %. On espère avoir atteint le creux de la vague. »
Anne Claudel, responsable du concours des Vignerons indépendants de France, déplore la même évolution. « Nous avons reçu 38 00 échantillons cette année pour le concours qui va avoir lieu ce 7 mars, révèle-t-elle. C’est 8 % de moins que l’an dernier. Et en 2020, nous avions dégusté 6 200 échantillons. Le nombre d’échantillons baisse chaque année. Dans le Pays nantais, il n’y a pas de récolte. A Bordeaux, les gens arrachent. Le contexte est très difficile »
« Les producteurs réduisent le nombre de participation aux concours. Ils sélectionnent un concours régional et un concours national alors qu’avant ils en faisaient plusieurs », observe Raphaëlle Mercier, manager du concours de Mâcon dont la 71ème édition se tiendra le 26 avril.
Dans la vallée du Rhône où cette érosion a eu raison des concours de Vinsobres et de Tulette, le concours des vins d’Orange a élargi son champ de compétence cette année. Pour sa 73 ème édition qui a eu lieu les 7 et 8 février, il s’est ouvert aux vins du Diois et à ceux du millésime n-2 alors que jusqu’ici les vignerons ne pouvaient présenter que les vins de l’année et ceux de l’année d’avant. Malgré cela, Anne Mouralis-Merquey, directrice du concours, a enregistré une baisse de 7 % du nombre d’échantillons présentés par rapport à l’an dernier.
En plus de subir les conséquences de la crise viticole, les concours traditionnels souffrent de l’arrivée de nouveaux venus comme dédiés à des cépages, ceux de Lyon ou d’Elle à table.
Même l’utilité des médailles recule. « Les vignerons savent qu’elles valorisent leurs vins, observe Françoise Harrewyn. Mais s’il y a quelques années, ils pouvaient obtenir 20 à 30 % de plus pour un vin médaillé, c’est terminé. Aujourd’hui, les médailles aident à vendre, mais plus à obtenir de meilleurs prix. »
* : Concours de Mâcon, Orange, Bordeaux Vins d’Aquitaine, Vignerons indépendants, vins de Provence, Tastevinage et Colmar.




