ris au beau milieu de ce que les Anglo-saxons appellent une « tempête parfaite », le marchand de vins britannique Berry Bros & Rudd va se séparer d’une trentaine de collaborateurs après avoir accusé des pertes financières en 2024. « Comme beaucoup d’entreprises, nous nous voyons contraints de prendre des décisions difficiles mais nécessaires face à un contexte commercial très compliqué, ainsi que des pressions sur les coûts, une forte inflation et des augmentations récentes des charges patronales », a expliqué Emma Fox, directrice de la maison familiale fondée en 1698. Celle-ci opère depuis son siège à Londres, où se situe sa boutique historique, avec des bureaux à Hong Kong, à Singapour et à Tokyo, et bénéficie d’un mandat royal.


La dernière loi des Finances outre-Manche prévoit, en effet, une hausse des prélèvements sociaux, qui passent de 13,8 à 15 % en avril prochain ainsi qu’une baisse concomitante du seuil où les employeurs devront en verser. Selon les responsables professionnels, l’impact sur le secteur CHR équivaudra à une hausse de 10 % du coût des salaires. Dans le même temps, le nouveau système de calcul des accises est entré en vigueur au début du mois, conjugué à une hausse des accises calquée sur le taux de l’inflation. Berry Bros & Rudd, qui référencent de très nombreux vins français dont une part très significative de grands crus, n’est pas le seul opérateur britannique impacté par ces mesures. Le co-fondateur des magasins Cambridge Wine Merchants, Hal Wilson, a affirmé qu’elles s’apparentent à « une mort à petit feu ». De son côté, une autre maison britannique historique, The Wine Society, annonce geler son programme de recrutement et ses investissements suite aux nouvelles mesures fiscales, qu’elle estime lui coûteront 5,5 millions £ (soit 6,6 M€) supplémentaires cette année.