l’occasion de l’examen ce lundi 27 janvier au Sénat de "la proposition de loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur", le sénateur Guillaume Gontard (Isère, Écologiste) interpellait la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard : « confirmez-vous donc devant la représentation nationale que vous reviendrez sur la suppression de l'Agence bio en Commission Mixte Paritaire (CMP, se tenant ce jeudi 30 janvier au sujet du budget 2025) : les salariés attendent. Nous avons besoin de vous entendre réaffirmer le soutien du Gouvernement au bio. »
Sous les protestations, Annie Genevard, ministre réplique que « vous avez joué à vous faire peur » avec l’idée d’une suppression de l’Agence Bio soutenue par le gouvernement suite au vote de sagesse lors de l’examen d’un amendement sénatorial. « A-t-il jamais été question d'un avis favorable du Gouvernement à la suppression de l'Agence bio ? Faites-vous la différence entre un avis de sagesse et un avis favorable ? » poursuit la ministre. Précisant clairement que « mon avis de sagesse n'emportait pas d'avis favorable. Pour preuve, j'ai déclaré à l'AFP qu'il n'était pas question que l'Agence bio disparaisse. L'auteur de l'amendement précisait bien que les missions de l'Agence - communication, structuration, collecte d'informations - perduraient. J'ai clos le débat. »
Balle de match en CMP
De quoi satisfaire sans tranquilliser les organisations bio. Dans un communiqué commun, la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB), le Syndicat national des entreprises agroalimentaire bio, transformateurs et distributeurs (SYNABIO) et la Fédération des Organisations Economiques 100% Bio (FOREBIO) indiquent que « si le revirement de position gouvernementale est perçu positivement par tous les acteurs de la filière biologique, le Gouvernement n'est néanmoins pas présent en commission mixte paritaire » pour entériner le maintien ou non de l’Agence Bio. « La filière demande donc aux groupes parlementaires qui la composent de confirmer la position en s'opposant à l'amendement supprimant l'Agence bio » indique le communiqué.
Dans un communiqué, « la Coordination Rurale se réjouit du maintien de l’Agence bio » en reconnaissant que « dans un premier temps, si l’analyse financière paraissait louable en termes d’économies en ces temps de rigueur budgétaire, s’en tenir à des considérations uniquement comptables revient cependant à faire fi de la particularité de cette petite agence » et estime que « l’Agence bio doit conserver tous ses crédits et ses missions et doit rester indépendante » car « alors que l’agriculture bio peine à se maintenir en France [il serait contreproductif] de se priver de personnels compétents et de transférer ses missions à d’autres organismes (FranceAgriMer, ministère de l’Agriculture) ».


« Pour achever de dissiper un malentendu largement entretenu : il n'est pas question de diminuer l'appui budgétaire, structurel que le Gouvernement entend apporter à l'agriculture biologique, que j'ai pour ma part toujours défendue - sans exclusive des autres types d'agriculture » précisait Annie Genevard devant le Sénat, ajoutant qu’« à aucun moment nous n'avons diminué les aides à l'agriculture biologique. Mais elle doit trouver son équilibre économique. » Ce qui peut passer par des synergies comme la ministre a « recensé les très nombreuses structures s'intéressant au bio - interprofession, chambres consulaires, agences, opérateurs... Comment les mettre en synergie, pour être plus efficace dans la défense d'un secteur en grande difficulté ? J'y travaille. »