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Vignerons sur le pied de guerre contre la flavescence dorée
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2024 dans le rétroviseur
Vignerons sur le pied de guerre contre la flavescence dorée

[Article paru le 13 septembre 2024] Dans les secteurs contaminés par la flavescence dorée, les Champenois doivent participer à des prospections obligatoires. Récit d’une de ces après-midi organisées au millimètre.
Par Aude Lutun Le 24 décembre 2024
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Vignerons sur le pied de guerre contre la flavescence dorée
Prospection flavescence dorée à Reuil le 2 septembre. 120 vignerons ou salariés viticoles ont arpenté les vignes pour repérer les pieds atteints par la maladie - crédit photo : Aude Lutun
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l y avait foule sur le parking de Reuil, dans la Marne, le 2 septembre à 13 h 45. Environ cent vingt vignerons ou salariés viticoles sont venus pour repérer les pieds atteints de flavescence dorée dans les vignes de cette commune. « Nous sommes dans une zone où il y a eu des pieds touchés, d’où l’organisation de cette prospection obligatoire, rappelle Pascale Pienne, cheffe de projet vigne au Comité Champagne, chargé de l’épineux dossier de la flavescence dorée. Cet après-midi, nous allons prospecter onze secteurs avec un technicien encadrant par secteur, accompagné d’une dizaine de personnes. »

Une démarche collective

Elle commence par rappeler les règles : « Il suffit qu’un pied porte un brin malade pour qu’on le marque, précise-t-elle. Un brin touché réunit trois symptômes : les grappes sont petites et desséchées, la tige est verte et les feuilles sont enroulées avec des nervures colorées et non vertes. Prenez le temps, et ne partez pas à la fin de la demi-journée sans avoir signé les listes d’émargement. N’oubliez pas que nous sommes dans une démarche collective. Si un secteur a terminé plus tôt, il rejoint un autre secteur moins avancé pour que nous terminions tous en même temps. »

Les onze groupes se forment rapidement, chacun autour d’un encadrant du Comité Champagne ou de la chambre d’agriculture. Puis tout le monde se dirige en voiture vers le secteur qui lui a été attitré. Nous suivons Marie-Pierre Tréfouël, responsable de la communication technique et de l’animation des réseaux au Comité Champagne, et Pascal Pienne qui prennent un groupe en charge. En route pour le secteur des Collines et des Beaux Regards, qui s’étend sur 10,17 ha. Une fois arrivé sur place, chaque viticulteur, rubalise accrochée à la taille, inspecte deux routes.

Un premier pied malade repéré au bout de 30 minutes

Au bout de trente minutes, Armando Da Silva, un des prospecteurs, repère un pied malade dans une parcelle de pinot meunier. Marie-Pierre Tréfouël confirme son diagnostic. « Tous les brins de ce cep ne sont pas touchés, détaille-t-elle. On voit qu’un brin est vert et non marron et que les grappes qu’il porte ne sont pas développées. Les feuilles sont rouges et enroulées, ce qui pourrait faire croire à de l’enroulement. Mais les nervures sont colorées, comme c’est le cas avec les jaunisses, alors qu’avec l’enroulement, elles seraient vertes. »

Ce cep est marqué de rubalise ainsi que le pied de tête du rang pour qu’il soit retrouvé plus facilement. Dans quelques jours, le Comité Champagne viendra y prélever des feuilles avant de les envoyer au laboratoire qui déterminera s’il s’agit de flavescence dorée ou de bois noir. « En cas de flavescence dorée, on détermine le génotype du variant pour voir s’il est épidémique, précise-t-elle. Mais, dans tous les cas, on arrache le pied. »

Installé à Troissy, Armando Da Silva exploite des vignes à Reuil, raison pour laquelle il est là ce 2 septembre. « Cela fait trois ans que je participe aux prospections, précise-t-il. Avec l’habitude, on repère facilement les pieds touchés. Ces prospections sont importantes car l’épidémie se propage très rapidement si l’on n’arrache pas les premiers ceps touchés. On peut alors être obligé d’arracher des parcelles entières, ce que les vignerons redoutent. »

Les novices au côté des plus chevronnés

Pour les novices, en revanche, reconnaître un pied touché par la flavescence dorée n’est pas si simple. « Il faut s’entraîner, commente Marie-Pierre Tréfouël. C’est un peu comme pour les champignons. Quand on en a vu un, on en voit dix ! » « Les photos que l’on nous montre et le rappel des symptômes que font les techniciens avant chaque session nous aident, assure Jean-Marc Charpentier, vigneron à Villers-sous-Châtillon et correspondant régional de l’AVC (Association viticole champenoise). Quand il y a des nouveaux prospecteurs, on les place à côté d’équipiers plus chevronnés et tout se passe bien. »

Sébastien Debuisson, directeur du pôle technique du Comité Champagne, estime que le taux de repérage est de 50 % compte tenu de la difficulté de bien voir les symptômes. « Cela peut paraître faible, mais c’est suffisant pour repérer les foyers, analyse-t-il. Si on n’arrache pas les pieds malades, c’est l’emballement avec une multiplication par vingt des pieds touchés en un an. En prospectant tous les ans, on stabilise la situation. »

Vers 16 h 30, la prospection est terminée. Les participants émargent et repartent chez eux avec le sentiment du devoir accompli. Chacun a parcouru entre 8 et 10 km. « Ces prospections sont plutôt bien vécues, résume Jean-Marc Charpentier. Dommage qu’il manque parfois d’un peu de monde… »

Le refus de participation passible de 1500 € d'amende

En Champagne, la prospection est obligatoire dans les secteurs touchés par la flavescence dorée. Ces prospections sont organisées par le Comité Champagne, sous l’autorité de la Draaf. Cette année, elles se sont déroulées lors de 30 demi-journées dans 11 zones délimitées couvrant 4 000 ha. Les vignerons concernés reçoivent une convocation leur précisant le lieu et l’heure du rendez-vous. Ils doivent prospecter à hauteur leur surface dans les zones touchées, à raison d’une personne pour 1,5 ha. Le refus de participation à ces prospections est passible de 1 500 € d’amende. Dans les zones non touchées, près de 200 prospections volontaires ont été organisées à l’échelle des villages. Les vignerons peuvent également prospecter seuls et signaler les pieds suspects dans l’application VigiCA. « Environ 2 000 vignerons l’utilisent », souligne Pascale Pienne, du Comité Champagne. Le taux de participation aux prospections volontaires et obligatoires est estimé entre 60 et 70 %.

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