Avant le salon, on n’avait vu que des images de synthèse du curieux enjambeur Vini Track, un deux rangs monté sur quatre trains de chenilles. HPE, son constructeur, est venu à Bordeaux avec son tout premier modèle, déjà vendu à un château bordelais pour le travail du sol. Gregory Hiard, le patron de HPE, vante la maniabilité et la délicatesse de son engin qui « n’exerce que 0,6 bar de pression au sol, c’est moins qu’un homme ». Pour les traitements, Vini Track, qui développe 75 ch, n’emportera que des rampes sans turbine. Prix : 190 000 €.
Kristall Agri, société créée en janvier 2023, s’adresse aussi à ceux qui ne veulent pas tasser leurs sols en vigne étroite. Elle a exposé sa tondeuse intégrale, son siège de taille qui se transforme en porteur de charges et son broyeur à sarments électrique que l’on alimente à la main. « La tondeuse ne pèse que 70 kg », assure Mathias Bounon, responsable commercial.
La tondeuse intégrale de Kristall Agri (Photo B. Collard)
Sébastien Seys, lui, mise sur l’œnotourisme. Pour son premier Vinitech, le patron de Hunting Car, est ravi. « On espère faire une quinzaine de ventes entre celles qu’on fait sur le salon et celles qu’on fera après », déclare-t-il le 27 novembre. Ses voitures électriques semblent dessinées pour les safaris. Il en propose deux – une de quatre places, l’autre de six – pour promener les touristes dans les vignes. « Pour 10 000 €, vous développez une prestation, avance Sébastien Seys. Ce n’est pas cher. »
Sébastien Seys, le patron de Hunting Car (Photo B. Collard)
Autre découverte : l’offre en matériel de travail du sol de l’allemand Freilauber, exposée sur le stand Pulvérisation Équipement, un distributeur basé à Libourne. Il y avait là un décompacteur, un déchaumeur à disques et un rouleau hacheur à deux rouleaux. Que du costaud ! « Pour Freilauber, on évite 90 % du SAV à la conception. S’il faut mettre du tube de 2,5 cm d’épaisseur, ils en mettent. Et pour les écrous, ils utilisent du laiton pour que ça ne se bloque pas », assure Guillaume Dunesme, gérant de Pulvérisation Équipement. Des machines pour les vignes plantées entre 2 et 3 m d’écartement.
Décompacteur Hector de Freilauber (Photo C. Faimali)
Allemande également, la start-up VineForcast, soutenue par Ero, a présenté son modèle de prévision des risques mildiou, oïdium et black-rot. « Nous achetons des données météo pour effectuer nos propres prévisions en un point GPS donné », explique Adrie Kuyper, chargé du développement international. Partant de là, l’application indique à l’utilisateur, pour les cinq jours à venir, s’il fait face à un risque nul, modéré ou élevé de contamination pour chacune des maladies afin de l’aider à planifier ses traitements. Le design est soigné. L’offre démarre à 799 €/an pour quatre points GPS.
Adrie Kuyper de VineForcast a présenté son modèle de prévision des risques mildiou, oïdium et black-rot (Photo B. Collard)
D’Italie cette fois, deux nouvelles marques se lancent à l’assaut du marché français ! La première, Agrex, présentait son épandeur d’engrais Vigna sur pesons. Cette machine existe en trois versions, celle exposée au salon affichant une capacité de 600 l et une largeur de 110 cm. Un convoyeur d’épandage bilatéral permet l’épandage localisé des deux côtés de l’interrang entre 1,5 et 5 mètres grâce à ses déflecteurs réglables.
Agrex, présentait son épandeur d’engrais Vigna sur pesons (Photo S. El Makhzoumi)
Vigolo, la seconde de ces marques, a créé sa filière française cette année. À Bordeaux, elle a exposé un rouleau hacheur et un broyeur à sarments. Avec ses 80 cm de diamètre, ce rouleau, équipé de lames interchangeables, est franchement massif. Plusieurs largeurs existent pour des vignes plantées entre 1,3 et 3,1 mètres. Prix : 11 500 €. Le broyeur à sarments, lui, comporte des dents de ramassage à l’avant, des marteaux sur rotor et des triples contremarteaux. On peut fixer trois types d’outils sur le rotor : des fléaux et des petits ou gros marteaux. Comptez 4 900 € HT pour le modèle de 1 m de large.
Rouleau Vigolo (Photo S. El Makhzoumi)
Tout droit venu des États-Unis, Barrel Monkey débarque sur le marché européen avec le Topper V3, un pistolet pour ouiller les barriques jusqu’à 3 mm de leur sommet quelle que soit leur taille. Cette hauteur de remplissage est mesurée à l’aide d’un capteur laser de précision, sans contact avec le vin. Une Led s’allume quand l’opération est terminée. La canne s’arrête automatiquement sans goutter. Pour ce matériel distribué par Lévêque et Fils, comptez 4 000 € HT.
Le Topper V3, un pistolet pour ouiller les barriques (Photo A. Bimont)
Pour les barriques toujours, Nixa dévoile son Cask Management System (CMS). « Chaque fût possède un code-barres, détaille Nicolas Garcia, l’un des fondateurs de cette start-up. En le scannant, on identifie le fût et on retrouve toutes ses caractéristiques et son historique. À chaque mouvement ou opération sur le vin, on scanne le code et on enregistre les changements. On a aussi accès à une cartographie des stocks en instantané. »
Ressemblant à un bloc de climatisation, Airocide d’Abiotec élimine virus, bactéries et champignons de vos chais. Pour cela, il aspire de l’air en continu, 24/24 h. À l’intérieur, des lampes UV activent un catalyseur qui transforme la vapeur d’eau en radicaux hydroxyles (OH-), lesquels sont de puissants oxydants qui stérilisent l’air et détruisent des composés organiques comme les TCA. En outre, il permet de réduire les pertes par évaporation des fûts. Pour 500 m3, comptez 5 000 € HT.
Airocide d’Abiotec élimine virus, bactéries et champignons (Photo C. Faimali)