our la fédération des Jeunes agriculteurs du Gard (JA 30), l’annonce du lancement du concours annuel des vins de Nîmes-Gard qu’ils organisent est toujours un rendez-vous cardinal de la vie de leur section syndicale, d’ailleurs indispensable à sa viabilité économique. Le dévoilement de la tenue de la 47ème édition le 23 janvier 2025 à Nîmes n’a pas dévié des habitudes, tant le concours est un pilier de l’équilibre économique du syndicat. La présentation de cette nouvelle édition prend néanmoins une saveur particulière, au regard du « contexte difficile que traverse la filière viticole », posait rapidement le président de la fédération Romain Angelras, viticulteur-céréalier à Nîmes.
Aux côtés de son vice-président Pierre Vidal, vigneron à Sabran, Romain Angelras a d’ailleurs confirmé « la reprise d’actions à répétition qui iront crescendo » dans le département à partir du lundi 18 novembre prochain, alors que leurs homologues de la section audoise commencent leur mobilisation dès le 14 novembre en filtrant les camions étrangers au péage de Narbonne. N’en pouvant plus d’attendre des mesures concrètes après les annonces du gouvernement précédent, les JA du Gard précisent simplement que ce sera l’Etat et ses représentations qui seront visés « avec des manifestations responsables sans débordement », rappelle Romain Angelras. « Les gens sont responsables mais la colère est énorme, nous le sentons », enchaîne le président des JA 30 qui ne peut se porter garant d’électrons libres en marge des manifestations.


Sous la bannière commune nationale « vous n’encaisserez pas tant que nous n’encaissons pas », les syndicalistes gardois décrivent une situation très compliquée pour les viticulteurs et agriculteurs du département, en particulier pour les jeunes et leur fragilité financière. « C’est un cocktail explosif où le temps avance, les rentrées d’argent de cette nouvelle récolte se sont affaiblies et les charges s’accentuent », résume Romain Angelras. Le régime des calamités agricoles est également dans son viseur au regard de la répétition des aléas et des spécificités d’un département agricole des marais de Camargue aux montagnes cévenoles.
Dans ce contexte, le syndicat s’appuie sur l’organisation de son concours pour garder une approche positive et encourageante du futur. Un concours qui continue d’attirer malgré les difficultés financières des exploitations (700 à 800 échantillons inscrits chaque année, pour environ 200 médailles). « Notre concours reste un des plus abordables* et l’obtention de médailles est une aide conséquente pour les ventes, en particulier dans un linéaire GD et sur les marchés vrac », valide le vice-président des JA 30 Pierre Vidal.
* : Dossier d’inscription 40 €, +20 €/échantillon (un échantillon offert pour dix inscrits).