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"Lors des millésimes très humides comme en 2024, le cheval apporte de la flexibilité" dans les vignes
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Entretien des sols
"Lors des millésimes très humides comme en 2024, le cheval apporte de la flexibilité" dans les vignes

Le labour à cheval, réservé aux grands vins ? Pas forcément. S’il est cinq à six fois plus coûteux que le travail mécanique, il s’avère intéressant dans les petites parcelles non mécanisables.
Par Clément L’Hôte Le 14 novembre 2024
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Léa Cholley, prestataire en traction équine dans le Beaujolais depuis 2020 facture autour de 70 € HT de l'heure et un peu plus dans les parcelles très enherbées ou très pentues - crédit photo : Vinipole Sud Bourgogne
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euls 3 % des viticulteurs français ont recours au cheval pour travailler leurs vignes d'après l'enquête Équivigne publiée en 2020. Il faut dire que la pratique coûte cher. En prestation, « comptez 66 à 99 €/heure », estime Alexandre Duclouet, ingénieur viticole à l'IFV d'Amboise, qui planche sur une suite à cette étude.

Une fourchette dans laquelle se trouve Léa Cholley, prestataire en traction équine dans le Beaujolais depuis 2020 : « Il faut compter environ 70 € HT de l'heure, un peu plus dans des cas spécifiques comme les parcelles très enherbées ou particulièrement pentues. Ainsi, pour une saison demandant cinq ou six passages et un labour intégral, le tarif atteint 5 000 à 6 000 €/ha. »

"Une saison de labour à cheval, c'est pas loin de 100 h/ha"

Disposer de son propre cheval ne permet pas forcément de réduire la note. Vincent Chevrot, vigneron à Cheilly-lès-Maranges (71), en possède un depuis 2017. Un choix qu’il a fait pour fidéliser l’un de ses salariés qui adorait les chevaux : « L'investissement de base – cheval et outils –, est modéré, soit 10 000 € en ce qui nous concerne. S’ajoutent les frais de nourriture – variables selon que l’on dispose ou non d’un pré – et les frais vétérinaires. Mais c’est de loin la main-d'œuvre qui est la plus coûteuse. Une saison de labour à cheval, ce n’est pas loin de 100 heures/ha car on travaille par demi-rangs, là où un enjambeur en fait deux ou trois d'un coup. »

Dans ces conditions, le prix reste le frein n° 1 au retour du cheval dans les vignes. « C'est un investissement. Les domaines prennent le temps de réfléchir avant de prendre une prestation », reconnaît Léa Cholley. Un luxe, finalement ? Pas toujours. Dans certains cas, la pratique s'avère rentable. « Nous labourons à cheval les parcelles difficilement mécanisables, des vieilles vignes et des terrains dangereux, soit 4 ha sur nos 19. Ce qui nous permet de piocher deux fois moins », indique Vincent Chevrot.

Intéressant dans les parcelles non mécanisables

Dans le Beaujolais, Fabien Pinguet, à la tête du Domaine Les Garçons, à Charentay (69), a demandé un devis pour son hectare de vignes centenaires : « Avec ces pieds tordus, cette parcelle n’est pas mécanisable. Mais le prix (70 €/h) m'a refroidi, et je n'ai pas donné suite. » Ce qu'il a un peu regretté. « Finalement, nous passons un temps fou à la faire à la main. Je n'ai pas calculé le temps total, je ne veux même pas savoir ! Mais c’est probablement plus long qu’avec un cheval. Je vais sûrement choisir cette solution la saison prochaine. » Vincent Chevrot ajoute que « lors d'un millésime très humide, comme 2024, le cheval apporte aussi de la flexibilité pour  se rendre dans des secteurs inaccessibles en tracteur ».

La traction équine garde donc tout son intérêt dans les petites surfaces non mécanisables. Au-delà, c'est plus compliqué. Rares sont les vignerons qui labourent à cheval tout leur parcellaire. « Sur nos 19 ha, ce ne serait pas raisonnable », reconnaît Vincent Chevrot. Idem pour Fabien Pinguet qui estime que pour travailler ses 7 ha, « il nous faudrait trois chevaux, alors que nous ne sommes que deux vignerons, sans salariés ».

Une fois décidé, mieux vaut faire appel à un prestataire, du moins pour commencer. « Un vigneron qui achète un cheval doit comprendre que l'animal intègre la vie du domaine et qu’il faut s’en occuper. » Une tâche que l’on peut confier à un salarié. Mais difficile d’en trouver un désireux de travailler avec les chevaux en plus du reste. Vincent Chevrot avait un employé répondant à ces critères. « Lorsqu'il est parti, il a été très difficile de le remplacer. » De même, « il faut penser à quantifier les heures quand le salarié s'occupe du cheval qui a une colique le week-end ou s'est échappé la nuit... »

Essayer le cheval, c'est l'adopter

En Bourgogne toujours, Hariyo Susetyo, du Domaine de la Main d’Or (71), s'apprête à passer à la traction équine : « Notre domaine est adapté au travail à cheval, précise-t-il d'emblée. Nous avons seulement 3 ha de vignes, des chevaux et 5 ha de prés qui peuvent fournir du foin à volonté. Toutes les conditions sont réunies, ce n'est pas le cas partout. »

Dans tous les cas, essayer le cheval, c'est l'adopter. D'après Equivigne, 91 % des viticulteurs qui ont franchi le pas de la traction équine en sont satisfaits, malgré son coût. Une raison revient souvent : la qualité. Fabien Pinguet l'a constaté lors d'un essai. « C'est d'une précision incomparable, sur les débuts et fins de rang notamment, qui sont bien mieux nettoyés. On travaille au millimètre. Rien à voir avec un tracteur. » Clément L’hôte

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Tous les commentaires (1)
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Till76 Le 04 décembre 2024 à 19:14:51
Une belle complémentarité entre traction animale et production de qualité.
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