’est une petite révolution qui se prépare en Champagne. Du moins, si l’on se place à bonne échelle.
En octobre prochain, "Essentielle", une coiffe sans plastique, en aluminium et papier, sera disponible auprès de la division capsules du groupe australien Amcor.
En collaboration avec la maison sparnacienne Moët & Chandon (groupe LVMH), cette coiffe nouvelle génération est composée de papier - qui permet de réduire l’empreinte carbone de 31 % comparé aux coiffes standard avec plastique - et de 60 % d'aluminium recyclable.
Le fournisseur décalre qu'« Amcor Capsules garantit à ses clients une mise en bouteille et une productivité inchangée. Un critère clé du cahier des charges de la Maison Moët et Chandon, qui demeure aujourd’hui la plus importante maison productrice de vins de Champagne au monde, avec des lignes de production dont la cadence peut atteindre plus de 12 000 bouteilles par heure ».
Un défi technique qui met en exergue le site champenois de Mareuil-sur-Aÿ, spécialisé dans la fabrication des coiffes et une volonté assumée pour la maison du groupe LVMH de poursuivre un engagement écologique fort.
« Chez Moët et Chandon, nous sommes fiers de poursuivre le mouvement d’un renouveau de la filière champenoise grâce à l’innovation. Depuis 2010, la maison a entrepris de nombreuses actions afin de réduire l’empreinte carbone de ses emballages : la bouteille allégée, l’utilisation à 100 % de papiers FSC ou la mise en place d’un outil de calcul de l’impact carbone des articles publicitaires. En 2024, notre objectif est d’aller toujours plus loin, notamment avec une coiffe qui traduit nos engagements » explique Sibylle Scherer, présidente de Moët et Chandon.
Disponible dès octobre 2024 dans sa version gaufrée (surtout utilisée pour les cuvées premium), la coiffe "Essentielle" se déclinera dans une version lisse dès 2025.
Si Moët & Chandon est la première maison à s’en emparer, Juliette Presse, chargée de communication et relations presse pour le groupe AMCOR l’assure : « nous avons reçu d’autres demandes émanant d’acteurs champenois, même si c’est confidentiel pour le moment, l’idée c’est aussi de développer le marché auprès des producteurs de crémants et vins effervescents ».
Jouant le rôle de sceau, garantissant l’authenticité du vin, esthétique plus que technique aujourd’hui, le port de la coiffe, un temps rendue caduque par un règlement européen, doit être inscrit dans le cahier des charges de l’appellation Champagne. Une décision qui avait fait grincer des dents des vignerons champenois qui y voyaient surtout un entêtement des instances champenoises, y préférant des bandelettes papier.
Cette coiffe sera-t-elle la coiffe de trop ou fera t-elle consensus ?
Pour rappel, la coiffe représente aujourd’hui 0,6 % des émissions de gaz à effet de serre de la filière champenoise.