ifficile parfois de se lancer dans l’aventure des couverts végétaux… « Pourquoi faire des couverts ? » « Comment s’y prendre ? » « Sur quelle surface ? » « Quelles espèces inclure ?»
Chiara Amato, Jérémie Robert, Emma Schwartz et Maud Sorel, quatre étudiants de Bordeaux Science Agro, en spécialité agroécologie et gestion des ressources, ont défini un guide interactif dans le but d’accompagner la mise en place des couverts végétaux en culture spécialisée (dont la vigne), grande culture et polyculture-élevage.
Commandé par les Chambres d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie, le guide a été construit dans le but d’identifier les leviers pour permettre une transition agro-écologique et la mobilisation de la pratique des couverts végétaux plus aisément. Ils ont ainsi répertorié des retours d’expérience de 26 agriculteurs (dont 9 viticulteurs) mettant en place des couverts végétaux dans leur itinéraire technique.
« On a insisté sur le fait de définir la raison pour laquelle on fait des couverts. L’objectif de lutter contre les transferts de nitrate n’est pas le même que de ramener une grosse biomasse. Il faudra donc faire un choix de semences bien particulières et avant tout bien connaître son sol. » explique Chiara Amato.
Pour cela, le guide liste toute une série de sites et d’applications afin d'être accompagné. Mais ce n’est pas tout. En plus d’expliquer de manière claire et direct les différentes méthodes, étapes et effets dans la mise en place des couverts, le guide propose de partager l’expérience des 26 agriculteurs autour de thématiques bien précises. Matthieu, viticulteur en Dordogne, raconte son histoire et son objectif de « décompacter les sols, améliorer la vie biologique et apporter de l’azote dans les moûts ». Pierrick, viticulteur en Gironde, « produit des semences fermière en viticulture » tout en régulant les adventices.


Ce guide met également en avant l’utilité d’une expérience multi-filière : « Il y a beaucoup de viticulteurs qui nous ont dit que l’on pourrait collaborer avec les agriculteurs en grande culture, qui ont plus de connaissances et de retours d’expériences autour des couverts. Ils pensent que ceux-là seraient source de conseils. C’est aussi pour cela que l’on a regroupé les expériences et c’est pour cela qu’on a mélangé les filières : pour pouvoir donner des idées aux uns et aux autres. » raconte Chiara Amato.
Les étudiants ont pu relever quelques freins rencontrés par la filière dans la mise en place des couverts dans les vignes. « L’un des principaux freins reste le volet financier pour les semences comme pour le matériel. Cela met en évidence qu’il faut plus les aides pour permettre de meilleurs investissements. » estime Maud Sorel. Jérémie Robert renchérit « la machinerie n’est pas toujours adaptée pour la viticulture. On a souvent rencontré la problématique d’accès à un atelier pour recalibrer le matériel. Beaucoup adaptent leur semoir, ou le fabriquent eux-mêmes. »
Emma Schwartz soulève quant à elle un autre problème : « les viticulteurs n’ont pas forcément d’accès à des données sur la concurrence hydrique ou encore sur le gel et l’humidité : est-ce que le couvert protège ou aide à lutter contre le gel ? Ils s’appuient souvent sur des expériences, des retours terrains, mais pas encore sur des données fiables. »
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