isparu ce lundi 6 mai à 89 ans, le journaliste et écrivain Bernard Pivot aura été une figure littéraire éminemment populaire, avec ses émissions littéraires à succès (Apostrophes, Bouillon de culture… et ses dictées), ses romans (comme La mémoire n’a fait qu’à sa tête ou …Mais la vie continue ! aux éditions Albin Michel), sa participation à l’académie Goncourt (de 2004 à 2019) et ses passions pour le football (en vert, comme supporter de Saint-Etienne) et le vin : auquel il a dédié un Dictionnaire amoureux (éditions Plon, 2006). Né à Lyon et bercé dans le vignoble du Beaujolais, Bernard Pivot pose ainsi « l’essentiel : le vin, c’est de la culture. La culture de la vigne, mais aussi de la culture pour l’esprit. »
Un lien que Bernard Pivot a su mettre à profit en 1958 pour être embauché au Figaro littéraire. Se souvenant alors ne lire qu’Antoine Blondin, Aragon et Félicien Marceau, le jeune journaliste de 23 ans a réussi à convaincre le rédacteur en chef, Maurice Noël, grâce à l’évocation de la propriété viticole dans le Beaujolais de la mère de Bernard Pivot, permettant un approvisionnement du Figaro en tonneaux de 10 litres. « Des caquillons » pour être précis, son orthographe pouvant être utile en dictée… Jouant avec les mots, Bernard Pivot leur donnait aussi un sens graphique. Comme arôme et « la présence logique d’un circonflexe sur le o d’arôme, qui représente bien le parfum qui s’élève du cercle de la bonde, du goulot ou du verre » de vin poursuit-il dans son Dictionnaire amoureux du vin.


Quittant le Figaro en 1974, Bernard Pivot proposait à ses confrères une tournée de Beaujolais avec cette pensée qu’il attribuait à Confucius : « si tu dois partir, ne crains pas la sécheresse le long du chemin, redoute plutôt la soif de ceux qui restent ». Bernard Pivot est parti, la soif de vin et de culture de ceux qui restent ont ses émissions et sa passion de vin pour étancher leur soif.
Paru en octobre 2006, son dictionnaire amoureux du vin s'est vendu à 140 000 exemplaires dans 10 pays.