etour de lame face au gel. Jean-Marie Fabre l’a déjà appelé de ses vœux à de multiples reprises : « la filière a besoin d’un plan massif d’investissement pour la prévention des vignerons face aux aléas climatiques ». Alors que le gel revient sur le devant de la scène en apportant son lot de nuits anxiogènes dans les vignobles du pays, le président des Vignerons indépendants de France (VIF) insiste sur « ces mesures structurelles essentielles au secteur viticole, qui permettront d’éviter bien des interventions d’aides conjoncturelles ou d’urgence à l’avenir ». Parce que, comme chaque année, on parle aujourd’hui du gel, avant la grêle demain, puis la sécheresse après-demain dès que les coups de chaud se cumuleront au manque d’eau.
« La réponse simplement conjoncturelle n’est plus suffisante ! », lance un Jean-Marie Fabre qui se désole de voir les entreprises viticoles « cumuler 3,4,5 aléas au cours des derniers millésimes avec, malgré la réforme assurantielle, le calcul d’une moyenne triennale qui est devenue hors de propos ». Car les aides d’urgence ou les exonérations de charges sociales ou de taxe sur le foncier non-bâti ne suffiront pas à maintenir les entreprises à flot. Ce plan de prévention permettrait d’engager des investissements massifs pour que tous les acteurs de la filière disposent d’outils préventifs pour lutter contre les aléas. « Filets anti-grêle, aspersion, tours antigel, retenues collinaires….Cet investissement permettra d’arrêter de subir et éviter la clé sous la porte pour beaucoup d’entreprises », enchaîne le vigneron audois de Fitou.


Sans aide de cet ordre, Jean-Marie Fabre dépeint des montants autrement plus importants pour l’Etat lorsqu’il s’agira d’absorber les coûts sociaux, fiscaux, sur les économies et tissus locaux qu’engendreraient des arrêts d’activité massifs dans les zones viticoles. Rebondissant sur l’exemple de vignerons de Cahors qui viennent de subir de nouveaux dégâts de gel deux ans après un même épisode, le président des VIF insiste sur l’ajustement indispensable de la moyenne prise en compte par les assurances. « Les années de production réduite en raison d’aléas ne peuvent plus être prises en compte dans ce calcul sinon on perd à nouveau tout l’intérêt d’être assurés ! L’assurance ne doit servir qu’à compenser des petites dégradations de récolte, ce qui serait le cas si on dispose des outils pour les protéger », appuie-t-il.
Alors que les gouvernants ont pu se montrer favorables à de tels investissements par le passé, avant d’être emportés dans les urgences de mesures conjoncturelles, Jean-Marie Fabre veut relancer la machine pour faire aboutir des outils tranquillisants pour les viticulteurs. « C’est une économie d’avenir, pour éviter d’être rappelé brusquement à l’ordre par le climat chaque année », espère-t-il.