On va dire que ce début de saison nous complique la tâche pour passer en tracteur. Qu’il ait plu autant est plutôt bénéfique en termes de réserve, ce qui nous a tous bien embêté c’était plutôt pour travailler les sols ! » explique Florian Cesbron, viticulteur au domaine de la Raimbaudière et président du syndicat des Coteaux du Layon. Et d’ajouter « Notre inquiétude se concentre plutôt sur les gelées tardives. »
D’autant que le stade végétatif de la vigne est plutôt bien lancé grâce à une vague de chaleur ayant fait dépasser les 20degrès au thermomètre le weekend du 13 avril. « Pour l’instant on est arrivés au stade 3 feuilles étalées et on commence à voir apparaître les inflorescences. » raconte Pauline Ardois, conseillère viticulture à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. « A ce jour il n’y a pas de grosses attaques, un peu d’escargots car la vigne n’a pas poussé très fort au début. On sait que les vignerons sont inquiets concernant le gel mais pour le moment c’est très dépendant des masses d’air. »
Et les conseillers de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire prodiguent leurs premiers conseils de lutte passive dans leur premier bulletin gel :
« - Lever les pochons plastiques dans les jeunes vignes pour diminuer l'humidité
- pas de travail du sol ou de tonte 7 jours avant l'épisode gélif
- de façon générale, éviter tout passage en tracteur qui fait remonter l'humidité par pression sur le sol »
Dans son dernier bulletin gel, la Chambre d'agriculture fait état d'un risque moyen dans le Val de Loire pour ce vendredi 19 avril, pour des températures pouvant être comprises 0 et -1°C avec deux zones distinctives Anjou-Saumur et Pays nantais : sur l’Anjou-Saumur la couverture nuageuse limiterait les risques. Dans le Nantais, le temps sera plus clair, et les prévisions au sol s'annoncent plus basses. Prudence est donc mère de sureté, mieux vaut se tenir prêt (aspersion, tour anti-gel, chauffage...) !
La pression sanitaire reste quant à elle limitée : « Les œufs de mildiou pourraient engendrer des contaminations élites, mais la vigne n’a majoritairement pas atteint un stade de réceptivité suffisant pour permettre un développement de contaminations épidémiques. Les sols sont à nouveau secs, donc il faudrait qu’il y ait des pluies pour des contamination par effet « splashing ». » conclu Pauline Ardois.
Pour le moment, Florian Cesbron avance les travaux dans ses vignes étapes par étape : « On vient de finir de broyer les sarments ! On se remet à jour avec le ramassage des souches et des piquets en attendant de pouvoir continuer à désherber. Nous en avons 1/3 de fait ! La prochaine étape sera l’ébourgeonnage début mai si les conditions sont bonnes. »