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Vin memoriam

Par Alexandre Abellan Le 02 février 2024
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L

a lutte continue. Depuis deux semaines, l’incroyable a lieu : finie l’invisibilisation, les sujets de l’agriculture et de ses agriculteurs sont à la une. Politiquement, médiatiquement et populairement : en a-t-on déjà autant parlé récemment, positivement et pédagogiquement ? Au lieu d’être évoquées une fois dans l’année lors de l’inauguration présidentielle du salon de l’Agriculture, les problématiques qui s’accumulent, et s’aggravent depuis des décennies, sont aujourd’hui décortiquées dans leur intégralité : l’injuste prix de vente, les normes scandales, les mille feuilles administratives... Subissant une crise d’ampleur, la filière vin est logiquement de tous les ronds-points et autres opérations escargot.

Elle réussit également à être de toutes les salves d’annonces gouvernementales, qui ont certes tardé à se préciser, mais ont témoigné de négociations placées en haut de l’agenda interministériel. Si les aides annoncées au vignoble sont encore jugées insuffisamment concrètes (notamment les modalités d’accès et d’application du fond d’urgence et de l’arrachage temporaire), la filière vin ne peut que reconnaître qu’elle a réussi à profiter de la grogne agricole ambiante pour accélérer le traitement de son plan d’aides. Et aura fait monter la pression grâce à la formule du Midi : des coups de sang et de violence face à l’insupportable impuissance des impasses quotidiennes. Si les méthodes employées choquent, de la vidange de vin en vrac espagnol à l’incendie d’une MSA, il faut reconnaître que cela garantit l’attention du gouvernement… Audois et à l’œil !

Si les annonces gouvernementales sont prometteuses (simplification administrative, allégement des transmissions, aide à l’emploi saisonnier…), il reste un sujet insuffisamment traité : la rémunération du travail de production et le meilleur partage de la valeur. Revendication transversale par essence à toute l’agriculture, encore plus que la fiscalité du GNR, la question de la fixation d’un prix objectif reste une revendication de la base à l’origine de ce mouvement de colère. Ce prix objectif ne serait pas un prix plancher nivelant les tarifs vers le bas, mais plutôt un prix de base à prendre ou à laisser. Si les vignobles en difficulté ne peuvent qu’être intéressés, les négociants ont également à y gagner en espérant ne plus avoir à chicaner quelques centimes aux divers fournisseurs pour espérer sortir une offre plus compétitive que celles de leurs confrères. Et la distribution ne pourra que s’enorgueillir de soutenir le tissu économique national…

Désormais cristallisée, la colère agricole en général, et vigneronne en particulier, peut se calmer au gré des annonces gouvernementales et de la fatigue des manifestants. Mais elle continuera de couver, connaissant désormais sa capacité collective à parler et à se faire entendre. Il sera difficile de faire rentrer ce dentifrice dans le tube d’où il est sorti : car cela reste un enjeu de vie ou de mort. Être agriculteur tue, dans le silence des fermes, où les vignerons ne sont pas mieux nantis que les autres exploitants. A la liste dramatique des agriculteurs trop tôt disparus s’ajoutent ceux de la jeune agricultrice Alexandra Sonac et de sa fille Camille, fauchées lors d’un accident de la route en Ariège ce mardi 23 janvier. Depuis deux semaines elles ne sont pas oubliées. La lutte continue.

 

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Tous les commentaires (2)
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dangut Le 02 février 2024 à 15:51:45
A t'on bien compris dans la filière viticole que dans un avenir proche le pourcentage de français (et autres européens) seront moins de 20% à consommer du vin (aujourd'hui moins de 40% et 8% de consommateurs quotidien)
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Brouet Le 02 février 2024 à 15:18:44
Si la France taxerai les produits arrivent dès autres pays comme eu le fond,déjà sa irait mieux.
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