S
i le GNR se stabilise à un prix relativement bas en ce début 2024, environ 1,22 € / litre le 9 janvier, sa fiscalité, elle, a augmenté. Depuis le premier janvier 2024, une augmentation de +2,85 centimes par litre est appliquée. Et cela se reproduira chaque année, jusqu’en 2030. Ce traitement signe la fin de l’avantage fiscal pour les agriculteurs, les viticulteurs et les forestiers. La mise en œuvre entraîne une augmentation de la taxe payée TICPE à chaque commande de carburant, avec, en parallèle, une réduction du remboursement par l’État de cette même taxe.
En parallèle, le soutien aux investissements par FranceAgriMer a pris fin. Dans le cadre du plan France 2030, les aides à l’acquisition de matériels pour la filière vigne et vin du guichet « Réduction des intrants phytopharmaceutiques et des engrais de synthèse » ne sont plus proposées depuis le 31 décembre. Depuis, ce sont les filières vergers et fruits et légumes qui ont pris le relai.
Restent les aides régionales PCAE ou agro environnementales liées au programme européen Feader. Par exemple dans les Pays de la Loire pour dans le premier cas avec deux appels à projets par an ou dans la région Grand Est dans le second cas. Avec le concours de la Région et de l’agence de l’eau, des dossiers peuvent être déposés jusqu’au 31 janvier pour obtenir des aides à l’acquisition de chenillettes, de cadres porte-outils, de matériels de travail du sol, de tonte, de semis, des pulvérisateurs, d’aires de lavage, etc.
Jamais deux sans trois, la troisième mauvaise nouvelle est venue fin 2023 du syndicat de la distribution des matériels agricoles Sedima. Dans son enquête de conjoncture pour le second semestre 2023, le président du syndicat Loïc Morel analysait le 14 décembre que « l’activité en zone viticole est très compliquée pour la plupart de nos adhérents du sud de la France et notamment ceux situés dans les secteurs en "vignes larges". La baisse de la consommation de ces vins, l’arrêt des investissements en matériels, l’impact du changement climatique sur la production, gel, grêle, sécheresse, maladies, etc., sont très pénalisants et inquiétants pour la pérennité de ces entreprises et donc pour le service apporté aux clients. Une attention particulière des partenaires financiers est nécessaire pour accompagner ces entreprises pour passer cette période difficile. »