n air de flûte de Champagne, mais joué en dos majeur ! Dévoilé ce vendredi 8 décembre parmi les spectacles des Habits de Lumières à Épernay, la nouvelle vidéo du slam la Course des bulles met à l’honneur le labeur des vignerons champenois, transmettant et répétant des gestes ancestraux par tous les temps pour aboutir à des moments d’effervescence et de convivialité sous toutes les latitudes (voir paroles en encadré). Commandé par le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne (SGV, qui avait déjà diffusé une autre version du morceau en 2020 sur d’autres images), ce morceau est écrit et interprété par Raphaël Herreiras (groupe Terrenoire), mis en musique par le pianiste Sofiane Pamart ("roi du piano français") et mis en images par le réalisateur Frédéric Guelaff (proposant ici un "film musical").
S’inscrivant dans le repositionnement moderne et décomplexé des "Vignerons de Champagne" (notamment la campagne "réservé à toutes les occasion"), ce slam l’illustre entre poésie scandée et musique urbaine. « Le focus est réalisé sur le métier de vigneron donc cela ne rentre pas dans le cadre de la Loi Evin » précise à Vitisphere le SGV, qui « sera quand même attentive dans sa manière de communiquer ».
Diffusé ce 8 décembre sur les murs du siège du SGV à Épernay, le clip continuera de les illuminer ces prochains mois annonce le syndicat, représentant 4 000 caves coopératives et particulières.
« Mesdames, messieurs, bonjour. Prenez ce verre rempli de bulles, rempli d'amour. Je vais vous raconter ceux qui l'ont fait, sur un petit coin de vigne, le dos courbé, de mère en fille, de père en fils de frère en frère. Tissant sur la terre des lignes de verdure. Comme pour peindre le monde, pour faire jaillir des milliers de bulles blondes, se faire passer les secrets, boire les paroles du grand-père et voir ses deux mains abîmées plonger profondément dans la terre de son geste millénaire. Ici les rangées de vignes deviennent lignes de vie en somme. On vient de partout. Les accents se mélangent. Comme il est grand l'Hexagone. C'est la ruée vers le champagne. On se lève à l'aurore, faut avoir les reins solides et le bon coup de sécateur. Si le raisin c'est l'or, alors coupe la grappe là, bien en haut, on ne gâchera pas un grain. Pas un seul raisin ne tombera du seau. Personne ici ne craint ni la pluie ni le froid. Et si le soir on chante fort, c'est pour oublier qu'on a mal au dos, qu'on a mal au doigt. Ici on sait encore lire le ciel. On sait tirer les fruits du grand soleil. L'amour du raisin, des soleils et des pluies. Quand on choisit le champagne, c'est toutes ces vies qu'on choisit. »