ivinité tutélaire de l’île de Naxos, Dionysos trône sur la cuvée Tétradrachme que Loïc Pasquet y produit. Lançant les 1 050 bouteilles de son millésime 2021 au tarif de 550 € HT/col, le vigneron bordelais peut déjà revendiquer le titre de vin le plus cher de Grèce, le challenger étant le Vinsanto de 20 ans d’âge du domaine Argyros, un vin d’assyrtiko de l’île de Santorin d’après Wine Searcher. « Il est fou que tout le monde soit centré sur Santorin et l’assyrtiko, alors que Naxos est l’île où Dionysos est né*. Chaque île des Cyclades avait sa spécificité, ce n’est pas un hasard que Naxos soit l’île de Dionysos » clame Loïc Pasquet, qui y a dupliqué le concept de Liber Pater, son domaine dans les Graves qui revendique la résurrection d’un ancien terroir, l’anticlinal de Landiras, avec des cépages historiques de Bordeaux en francs de pieds, et le prix de vin le plus cher au monde, 30 000 € HT. Mais à Naxos, le vigneron travaille directement sur de très vieilles vignes.
Ayant identifié dans une vallée en 2020 une parcelle de 1,5 hectare en friche d’un vieux cépage blanc, le potamissi (ou Ποταμίσι), Loïc Pasquet l’a acquise, taillée et remise en production dès le millésime 2021 sur 1,5 ha. Évoquant des troncs centenaires (en foule et francs de pieds), Loïc Pasquet rapporte un climat frais : « la mer Égée fait tampon, nous sommes à une altitude de 600 mètres sur le versant Nord. Il fait rarement plus de 30°C en été et il neige en hiver : il y a encore des saisons ! » Ce vignoble étant indemne de mildiou (comme de phylloxera), « le travail est très confortable : on taille l’hiver, on traite une fois en août et on vendange en octobre » raconte Loïc Pasquet.
Propriétaire du vignoble grec, il s’est associé avec le consultant grec Panos Zoumboulis pour animer ce projet franco-grec et créer une cave de vinification (modeste : 150 m²). Son premier millésime, 2021, est tout juste commercialisé, avec le Dionysos d’une monnaie antique sur son étiquette, répondant au Bacchus d’un denier romain de la cuvée Denarius, vin de France commercialisé 550 € HT. Dans tous les cas, Loïc Pasquet indique chercher à produire des vins de lieu pour retrouver les goûts des vignobles d’origine, de Bordeaux avant le phylloxera comme de l’île de Dionysos. Avec ces prix mirobolants, les vins produits sont commercialisés en direct à des amateurs fortunés indique Loïc Pasquet.
* : Les légendes sur la double naissance de Dionysos sont multiples, certaines, revendiquées par Naxos, évoquent sa sortie de la cuisse de Zeus sur l’île. Lieu de mythes antiques, Naxos aurait aussi vu grandir Zeus, puis accueilli Ariane abandonnée par Thésée et recueillie par… Dionysos.
Un aperçu de la cuvée Tétradrachme, reprenant une pièce de monnaie trouvée sur Naxos et représentant Dionysos. Image : Liber Pater.
Un cep de potamissi, ou plutôt "un tronc". Photo : Liber Pater.