our le directeur commercial de Louis Latour Bruno Pépin, il n’y aura pas d’effondrement des prix avec la récolte 2023 qui se termine : « Le coup de chaud d’août et septembre a fait baisser les volumes de blancs, qui sera un grand millésime. Pour les rouges, sauvés par la canicule tardive, c’est plus disparate, selon qu’on a fait tomber des raisins ou pas ». Il ajoute que les rendements en jus sont 15 % inférieurs aux moyennes.
Il rappelle qu’en 2021, les prix en Bourgogne ont été multipliés par deux par rapport à 2020 et que la demande exceptionnelle ne s’est pas calmée à la sortie du confinement. « La correction des prix en 2022 a été insuffisante, mais il n’y a pas intérêt à ce que cette correction aille trop loin. Il y a déjà une baisse de 15 % à Chablis, mais cela ne veut pas dire que les prix vont baisser autant, à cause de l’augmentation des matières sèches. Il y aura une baisse sur les génériques et le Maconnais, mais peu d’influence sur les 1ers et grands crus ».
Florent Latour est arrivé à la présidence de la maison en 2023 pour assurer la transition familiale avec sa nièce Eléonor. Son prédécesseur, le défunt Louis-Fabrice, avait fait remonter à 20 % la part de la France dans la commercialisation, qui était inférieure à 10 % du temps de Louis Latour. Il souhaite au moins maintenir cette proportion pour les 5,5 millions de bouteilles commercialisées chaque année (dont 4 de Bourgogne). Il veut particulièrement faire monter la proportion vendue en France des vins de Simonnet-Febvre, Chablis, Yonne et Auxois. Il explique que la multiplicité des récoltes de qualité peut faire espérer une petite détente sur les prix : « Mais les maisons ne peuvent pas se coordonner entre elles. Il y a les chiffres de l’Interprofession et des appels à la modération partout. On espère avec ce deuxième millésime abondant, si on en avait trois, cela jouerait » déclare-t-il en rappelant que la préoccupation principale en Bourgogne est l'approvisionnement, « qu’on sécurise quand on peut ».