in d’un eldorado pour les pépiniéristes : la dynamique de croissance en surface du vignoble charentais s’arrête. Après 14 500 hectares de nouvelles plantations autorisées ces sept dernières années*, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) annonce qu’il demandera un contingent de 100 hectares de nouvelles autorisations de plantation. Et non 3 129 ha, comme cela était prévu fin 2021, au début du mandat actuel du BNIC qui projetait la même surface qu’en 2022 et 2023. Une nouvelle réduction de voilure après la décision de limiter la partie commercialisable d'un rendement 2023 particulièrement généreux.
Un changement de braquet venant d’un renversement de marchés. Après trois années commerciales records (2019 à 2021), Cognac a commercialisé 180,2 millions de cols pour un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros du premier août 2022 au 31 juillet 2023 : soit des baisses de 19 % en volume et 6 % en valeur par rapport à la campagne 2021-2021. Les plus forts replis sont enregistrés en Amérique du Nord (-39 % en volume pour la première destination, dominée par les États-Unis), tandis que la reprise asiatique reste faible et incertaine (+ 9 % en volume avec la réouverture chinoise, désormais menacée par des revers économiques).
Pour expliquer ce retournement, le BNIC estime dans un communiqué que « la crise sanitaire de la Covid-19 a eu un impact significatif sur le secteur des vins et spiritueux dans son ensemble. Comme pour d’autres filières, elle semble avoir décalé dans le temps la dynamique de croissance du Cognac » avec des phénomènes de hausses en 2021 et de chute en 2022 qui « sont les deux faces d’un même phénomène qui apparaît aujourd’hui comme atypique et anormal en termes d’intensité ». Tablant sur « une étape de normalisation » en cours, le BNIC mise sur une « reprise des expéditions de façon progressive et non linéaire au cours de l’année 2024 ».
« Aujourd’hui nous sommes prudents dans nos décisions et très déterminés dans le travail mené pour favoriser notre reprise en particulier celui réalisé sur les marchés par les maisons de négoce. Ce travail s’étendra sur 2024 et il portera ses fruits » conclut Christophe Veral, le président du BNIC.
* : Avec 35 ha en 2016, 800 ha en 2017, 1 500 ha en 2018, 3 374 ha en 2019, 3 398 ha en 2020, 2 306 ha en 2021, 3 129 ha en 2022 et 3 129 ha en 2023.