nnoncée comme un déplacement de « soutien à la filière viticole », la venue de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard à Montpellier pour l’inauguration du salon Sitevi ce mardi 25 novembre est précédée d’une réunion de travail avec les représentants de la filière vin ce lundi 24 novembre. Après la manifestation d’impatience vigneronne ce 15 novembre à Béziers (4 000 participants selon la préfecture de l’Hérault, 6 000 selon les syndicats organisateurs), Annie Genevard n’est pas venue les mains vides : elle annonce dans un communiqué le déblocage de 130 millions d’euros de fonds nationaux pour financer un plan d’arrachage définitif. Demandant de nouveau le déblocage de la réserve de crise à la Commission européenne, la ministre veut mettre un terme aux longs mois de tergiversations de la Commission européenne sur l'arrachage en demandant une distillation de crise ciblant en priotié les vins n'étant plus marchands dans les caves coopératives.
Devant être validé par les parlementaires dans le Projet de Loi de Finances pour 2026, le dispositif national d'arrachage annoncé ne répond en l'état pas aux "200 millions € a minima" réclamés depuis des mois par la filière vin, mais il doit permettre de donner un début de réponse au fort besoin de recalibrage exprimé par le récent sondage de FranceAgriMer : 34 428 hectares à arracher définitivement (dont 11 821 ha en Languedoc-Roussillon, 8 384 ha en Nouvelle-Aquitaine, 5 701 ha en Vallée du Rhône et Provence, 3 958 ha pour le Sud-Ouest). En somme, « l’État annonce un plan national de sortie de crise et demande la mobilisation de la réserve de crise européenne en faveur des viticulteurs français en complément de la solidarité nationale » résume un communiqué. Qui confirme et précise les annonces de la ministre à la filière viticole début novembre sur « la prorogation en 2026 des prêts structurels garantis à 70 % par Bpifrance » avec « une révision de leurs critères pour mieux refléter les spécificités économiques de la viticulture et seront élargis aux coopératives », ainsi qu’un renforcement des allégement des charges sociales : +5 millions € pour la filière viticole ce mois de novembre 2025 et déjà l’annonce d’un « nouveau d’allégements de charges MSA l’année prochaine à hauteur de 10 millions € ». Sachant que « les viticulteurs auront toute leur part dans le dispositif exceptionnel de soutien aux trésoreries, dont le principe a été annoncé à Toulouse le 12 novembre dernier en présence du chef de l’Etat » Emmanuel Macron, précise la rue de Varenne.
Ayant déployé un plan d’arrachage définitif à 4 000 €/ha dès son arrivée en septembre 2024 au ministère (25 500 ha pour 102 millions €*), Annie Genevard souligne que « l’État a été constamment présent face à la crise qui frappe le vignoble depuis plusieurs années sous l’effet conjugué du changement climatique, de la baisse de la consommation et de la guerre tarifaire ». Après des aides aux jeunes viticulteurs, aux pépiniéristes et aux trésoreries en 2025, la ministre indique que « ce nouvel effort financier très important, malgré un contexte budgétaire particulièrement difficile et sous réserve de l’adoption d’un projet de loi de finances, témoigne de la détermination du gouvernement pour sauver durablement notre viticulture et lui permettre de rebondir. »
Rappelant que la crise viticole est multifactorielle (aléas climatiques, déconsommation systémique, tensions géopolitiques...) et ancienne (taxes Trump 2019 et 2025, crise covid, invasion de l'Ukraine...), le ministère précise qu’il sollicite « en complément de l’importante mobilisation du budget national pour soutenir la filière viticole française [le] commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, [pour] mobiliser la réserve de crise européenne, notamment pour financer la distillation de crise des surstocks non marchands, prioritairement en caves coopératives ». Pour Annie Genevard, « il ne s’agit pas d’un énième plan d’urgence destiné à corriger un déséquilibre structurel : il s’agit d’un investissement pour redonner un avenir à notre filière viticole et aux agriculteurs de ces zones de production. »
* : En 2024, le sondage de FranceAgrimer avait mobilisé 5 125 répondants pour des demandes de 15 400 ha d’arrachage définitif et 6 800 ha d’arrachage temporaire (un dispositif toujours demandé par la filière, mais pas débloqué réglementairement) : au final, le plan d’arrachage était dimensionné pour 30 000 ha d’arrachage définitif à 4 000 €/ha, avec une dotation de 120 millions d’euros de fonds nationaux (liés à la guerre en Ukraine), les demandes d’arrachage s’élevaient à 27 500 ha pour 25 500 ha qui ont été arraché sur l’année 2025.




