yant duré 14 heures, le gouvernement annoncé ce dimanche 5 octobre avant 20 heures par le premier ministre Sébastien Lecornu n’est déjà plus. Ayant déposé ce lundi 6 octobre dans la matinée sa démission à l’Élysée, le chef de l’exécutif et premier ministre désarmé par son opposition comme sa coalition, fait retourner dans la gestion des affaires courantes la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en poste depuis le 21 septembre 2024 (dans les gouvernements de Michel Barnier puis François Bayrou). Dans la filière viticole, on avait bon espoir que conserver la même ministre permettrait de ne pas tout reprendre à zéro. Ce retour à la case départ remet en suspens les autorisations réglementaires et financières pour résoudre les difficultés conjoncturelles et structurelles de la filière qui s’enveniment après une petite récolte 2025 (le coût de production explosant face aux valorisations attendues) et face à des marchés toujours plus réduits (en volumes et valeurs, car très compliqués nationalement et à l’export).
Planplan de crise
Ayant rencontré en juillet l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV), Annie Genevard s’était alors engagée à un rendez-vous de suivi après les vendanges pour avancer sur des actions concrètes après analyses par ses services sur les demandes d’arrachage définitif (le sondage de FranceAgriMer étant en cours), de développement d’un arrachage temporaire, de mise en place d’un arrachage bonifié par la distillation bonifiée (via la biocarburation), de mesures de simplification… L’ancienne députée du Doubs était désormais attendue dans des actes concrets, notamment pour obtenir 200 millions de fonds européens de la réserve de crise pour financer un nouvel arrachage.
Si Annie Genevard a envoyé début septembre une demande officielle à la Commission européenne, les États-membres sont divisés sur l’idée d’un arrachage financé par les fonds communautaires (l’Allemagne plaide pour, l’Italie contre, l’Espagne demande des justifications…). Les débats devraient se poursuivre alors qu’avance l’évolution réglementaire européenne de la filière vin (le paquet vin) et que se font sentir les effets des taxes américaines à 15 % (faute d’exemption obtenue par Bruxelles). Sont aussi à traiter d'ugence la mise en œuvre des 10 millions € d’aide à la restructuration des caves coopératives (suspendue à un rapport attendu ce 31 octobre) et la forte réduction des fongicides cupriques pour la protection du vignoble (décisions cet été de l'ANSES).
En suspens
De nouveau ballottée par la crise politique française, la filière vin voit ses demandes de soutiens suspendus, avec des besoins de soutien qui ne peuvent qu’augmenter alors que toujours plus d’opérateurs sont fragilisés par des difficultés de trésorerie.