«La présence d’oïdium peut provoquer jusqu’à 60 % de perte de poids des grappes à la récolte, souligne Vincent Jacus, responsable filière vigne chez BASF. Jusqu’il y a quelques années, nous avions peu de références sur l’impact de l’oïdium sur les volumes de vendange et la qualité. C’est pourquoi, nous avons décidé avec le Groupe ICV, Institut Coopératif du Vin, de mettre en place un programme d’expérimentation en Languedoc-Roussillon, sur six ans. Les essais ont porté sur deux cépages, un blanc, le Chardonnay et un rouge, le Carignan ».
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Des pertes souvent sous-évaluées
Cette étude a montré que la nuisibilité de l’oïdium était souvent sous-estimée et qu’il existait une bonne corrélation entre intensité des attaques de l’oïdium sur les grappes, et impact sur le rendement. « En moyenne, les grappes touchées à 25 %, perdent 28 % de leur poids par rapport aux grappes saines, indique Vincent Jacus. Sur celles qui sont touchées à 60 %, la perte de poids atteint 62 % ! A noter que la réponse est la même quel que soit le cépage blanc ou rouge et quelle que soit l’année ».
Des dégâts visibles, mais aussi invisibles
L'oïdium peut se manifester de différentes façons sur la vigne. Il peut apparaître sous la forme de baies nanifiées ou de baies éclatées couvertes de moisissure grisâtre, bien visibles à la vendange. Il peut aussi provoquer des dégâts qui ne sont pas visibles à la récolte. Les attaques au moment de la floraison, ou juste après, peuvent entraîner de fortes coulures des fleurs et même la disparition de bouquets floraux complets. Ces dégâts sont invisibles le jour de la vendange, mais la perte de rendement peut être conséquente.
Les attaques précoces, les plus préjudiciables
Le programme d’expérimentation a aussi montré que les attaques précoces d’oïdium étaient les plus préjudiciables. « Nous avons constaté que si à la fermeture de la grappe, l’oïdium est peu ou pas présent, en gros, s’il touche moins de 15 % de la grappe, les dégâts sont très minimes à la vendange, ajoute Vincent Jacus. Si par contre, au moment de la fermeture de la grappe, la maladie touche plus de 20 % des baies, les dégâts sont beaucoup plus nuisibles. Ce qui signifie qu’il faut viser une bonne protection de la vigne très tôt, quitte ensuite à lever le pied sur les interventions à partir de la fermeture de la grappe, si le raisin est sain ».
L’impact quantitatif de l’oïdium est directement corrélé à la précocité de l’attaque.
Pour en savoir plus :
Oïdium : Nuisibilité de l’oïdium de la vigne
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