omme pour le bassin Aquitaine, la production et le négoce bourguignons ne sont pas parvenus qu'à un accord « partiel ». L'ensemble des ODG des appellations de Bourgogne ont fait part de leur souhait de plafonner leurs nouvelles plantations, avec pour la plupart des superficies demandées équivalentes à celles des années précédentes : 25 hectares (ha) pour les appellations communales, les Grands crus et premiers crus, 55 hectares en Chablis, 20 hectares pour le Bourgogne Aligoté, 30 hectares pour le Crémant, 5 hectares pour les Coteaux bourguignons, 100 hectares pour les Bourgogne rouge et blanc et 50 hectares en Mâcon. Tous ont reçu un avis positif de la part de l'interprofession, hormis ces deux dernières appellations régionales, qui sont aussi les plus importantes en volumes...Les deux familles n'ont en effet pas réussi à se mettre d'accord. Pour celles-ci, l'interprofession ne rendra donc pas d'avis.
« C'est sur ces deux appellations qu'il reste le plus de surface potentiellement à planter par rapport à l'aire délimitée, avec un facteur multiplicateur compris entre 3 ou 4 de la surface actuell ement en production, explique Marion Sauquere, de la CAVB (Confédération des appellations des vins de Bourgogne). C'est donc sur celles-ci qu'il y a le plus d'enjeux... ». De leur côté, les négociants auraient aimé avoir la perspective de pouvoir éventuellement dépasser ces limites : « Nous ne sommes pas dans l'esprit de la réforme, dénonce Pierre Gernelle, directeur de l'UMVB (Union des maisons en vins de Bourgogne). Les deux critères définis pour fixer des contingents sont le risque de surproduction et celui de la dévalorisation du produit, poursuit-il. Or nous ne sommes dans aucun des deux, il n'y a donc pas lieu de contingenter... De plus, ne pas fixer de plafond ne signifie pas forcément que nous aurons beaucoup plus de surfaces plantées... », ajoute celui-ci.
Dans le Jura, le scénario a été identique, avec une interprofession qui n'a pas pu rendre d'avis. « La décision revient donc à l'INAO et FranceAgriMer, conclut Claude Chevalier, président du BIVB. Lorsqu'il n'y a pas d'avis interprofessionnel, est-ce l'avis de l'ODG qui prime ? Ce ne serait pas très normal non plus, et les négociants ne seraient pas contents...On ne sait pas encore comment cela va se décider, sur quels critères... C'est une année test ! »
Concernant les vins sans indication géographique, aucune demande de contingentement de nouvelles plantations n'est, en revanche, demandée en Bourgogne. La mise en place du futur syndicat est toujours en cours, mais pas achevée. Un représentant des vins sans « IG » a cependant été nommé et pourra siéger lors du conseil de bassin.
Pour le vignoble du Beaujolais enfin, aucun contingentement n'a été demandé, ni de la part de l'ODG des Beaujolais, ni de l'ODG des crus. Interbeaujolais a rendu un avis positif sur les deux dossiers.
[Crédit photo: J Cassagnes]