Il est hors de question que l'assurance récolte soit basée sur les coût de production » assène Stéphane Héraud, le président de l'Association Générale de la Production de Vins (regroupement des organisations du vignoble français), « c'est une position non négociable. Nous souhaitons pour le début 2016 un contrat socle contre les coups durs qui assure un capital hectare. » Unanime, cette résolution de la production tient en premier lieu de réponse à un projet de l'assureur Groupama. Répondant à la volonté ministérielle, le groupe mutualiste préparait pour le printemps 2016 une assurance récolte dédiée à la viticulture. Ce projet devait couvrir uniquement les coûts de production, à partir d'un référentiel rédigé par les chambres d'agriculture régionales comme le détaille la France Agricole. Aujourd'hui, Groupama ne souhaite pas communiquer sur l'état du projet, sans préciser s'il est maintenu ou suspendu (que ce soit en réponse à la bronca du vignoble ou des difficultés de mise en place de tels référentiels).
Confiant dans l'issue des négociations avec la fédération des assureurs, Stéphane Héraud s'inquiète plus du prochain rendez-vous de la filière avec la Direction Générale des Politiques Agricole (DGPAAT) pour assurer le maintien d'un taux de subvention des assurances récolte à 65 %. Un accroissement de l'enveloppe qui constitue un prérequis indispensable pour nombres de représentants de la filière (Jérôme Despey, Bernard Farges...). Avec le contrat socle, la filière vin espère compléter sa protection contre les aléas climatiques type coulure, grêle, inondations... A terme, la palette assurantielle pourrait comprendre le Volume Complémentaire Individuel (qui pourrait être étendu aux AOC rouges en juin prochain), et peut-être prochainement le Fonds de Mutualisation des Risques Sanitaires et Environnementaux (que la filière envisage d'intégrer, du moins si la prospection de la flavescence dorée peut être aidée).
[Photo : Société d'Assurances L'Etoile]