ntre érosion des surfaces et importations de vin, la France a besoin de rééquilibrer son offre. Pour cela, il faut un système d’attribution des autorisations de plantations nouvelles. C’est, en substance, ce que rappelle Michel Chapoutier, président de l’Union des maisons et des marques de vin (UMVIN) dans un communiqué paru ce 15 décembre. Le président du négoce affirme que la France a besoin de planter et plaide pour « permettre la distribution de l’intégralité des autorisations disponibles aux demandeurs », c’est-à-dire une croissance annuelle de 1 % de la surface de production, comme le règlement européen le prévoit (soit environ 7500 ha).
Le président se dit, par ailleurs, favorable à une régulation a posteriori : « si des dérives sont constatées, il appartiendra à la filière et aux pouvoirs publics de réviser, au fur et à mesure, les critères d’attribution des autorisations de plantation puisque ces critères sont révisables chaque année ».
Pour étayer ses propos, Michel Chapoutier rappelle deux faits. Premièrement, il constate que les surfaces en production reculent, de l’ordre de 1,4% par an en France. Aussi, 1% de plantations nouvelles par an « n’assurera pas la croissance du potentiel de production mais seulement une moindre décroissance » affirme le communiqué du négoce. Deuxièmement, la France souffre d’un manque structurel de vin puisqu’elle importe 5 à 6 millions d’hl/an ces dernières années.
Michel Chapoutier insiste pour que la future réglementation soit « simple ». Pour l’UMVIN, l’idée de d’attribuer des autorisations de plantation par segment de production est trop complexe. Car « le règlement européen interdit de céder ces autorisations », explique Nicolas Ozanam, délégué général de l’UMVIN. En clair : une fois qu’elles sont attribuées, elles le sont définitivement. Elles ne peuvent pas passer d’un segment à un autre. « D’où notre idée de mettre en place un système simple et global », précise Nicolas Ozanam.
Le futur règlement régissant les autorisations de plantation doit être adapté à une urgence : celui de renforcer les vins sans indication géographique, sous représentés dans l’offre française. Et le président de souligner que les opérateurs sont dans les starting-blocks, impatients de proposer cette catégorie de vin pour l’instant confidentielle. « De nombreux viticulteurs, coopératives et négociants vinificateurs ont d’ores et déjà fait part de leur intention de demander des plantations afin de produire des vins sans IG. C’est un signal clair : en prise directe avec les marchés, ils savent qu’il y a une forte demande pour ces produits ».