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Languedoc-Roussillon : sécheresse et déficits minéraux, l'incertitude sur le millésime 2014 s'installe
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"Plusieurs facteurs laissent penser que l'on ne va pas vers une quantité de récolte pléthorique...
Languedoc-Roussillon : sécheresse et déficits minéraux, l'incertitude sur le millésime 2014 s'installe

Par Alexandre Abellan Le 22 août 2014
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Languedoc-Roussillon : sécheresse et déficits minéraux, l'incertitude sur le millésime 2014 s'installe
I

l y a trente ans, le vignoble du Languedoc-Roussillon ressemblait beaucoup à celui d'août 2014 se souvient Marc Dubernet (laboratoires Dubernet à Montredon des Corbières). « Après un été très frais on enregistrait un déficit de température, qui n'a pas été rattrapé en 1984 (année médiocre), alors qu'en 1985 les chaleurs de la fin août ont donné un millésime remarquable. La vigne est une bonne fille, elle a toujours la capacité de se réadapter... Rien n'est complètement joué, les 15 jours qui suivent seront fondamentaux cette année. » Un optimisme, même teinté de fatalisme, qui dénote dans un bassin méditerranéen globalement inquiet pour ses rendements alors que les stocks sont au plus bas. Alors que les nouvelles prévisions de récolte de la DRAAF se font attendre en Languedoc-Roussillon (d'abord précoce, le millésime suit désormais un tempo ''normal''), de nombreux vignerons jugent déjà irréaliste l'estimation d'une production à 12,6 millions d'hectolitres de vins (établie à la fin juillet). S'appuyant sur les stigmates de la sécheresse (à commencer par une végétation raccourcie par les arrêts de croissance précoces), ces habitués du vignoble prédisent une baisse des rendements bien supérieure au 7 % annoncés.

S'apprêtant à encuver ses premiers raisins cette fin de semaine, Antoine Lefevre (maître de chai à la cave d'Adissan) s'attend ainsi à « un fort contre-coup de la sécheresse, avec une baisse de la production de 20 à 30 %. Nous avons les mêmes échos de collègues vignerons... On espère de la pluie depuis longtemps maintenant, il ne manque plus qu'elle tombe ! » Pour l'instant, ce sont les pronostics pessimistes qui pleuvent sur le vignoble. Il faut dire que saison a été marquée par un déficit hydrique particulièrement notable. Professeur en ampélographie à Montpellier SupAgro, Jean-Michel Boursiquot a ainsi pu noter que le « stress hydrique a été important jusqu'au 15-20 juin, accompagné de forts vents créant une forte évapo-transpiration. A Montpellier on a vu des arrêts de végétation dès le 15 juin, un mois plus tôt qu'à l'accoutumée ! » En Languedoc-Roussillon, comme dans l'ensemble du vignoble français, Marc Dubernet juge quant à lui que le principal trait de ce millésime, sera la carence en minéraux. Il a été marqué par « le coup de froid arrivé peu de temps après le début de développement de la vigne, or c'est dans ces premiers moments que l'absorption de minéraux est principalement réalisée. On note maintenant des déficits en tout les éléments (potassium, manganèse...). » Des déficiences qui avaient déjà été constatées en 2013, sans impact sur les fermentations, mais sur les maturités, à cause d'une « fragilisation importante des pellicules à maturité. On repart sur le même schéma de pseudo-maturité, l'an dernier ça n'avait pas été catastrophique (le mois de septembre ayant été satisfaisant). »

Une hétérogénéité importante est l'autre caractéristique de ce millésime sur le bassin méditerranéen, ce qui pousse certains à tempérer les pronostics pessimistes. Directeur de la cave coopérative de Rocbère Philippe Donguier rapporte ainsi qu'un « viticulteur dit une chose, un autre en dit une autre... Je pense que l'on fera nos volumes cette année (70 000 hl), mais on ne peut pas faire de pronostics sérieux sur la vendange aujourd'hui ! » Même son de cloche pour le professeur Jean-Michel Boursiquot : « après les précipitations, les vignes ont de nouveau poussé... Il me semble maintenant que le vignoble languedocien est relativement vert. Et comme il y a eu une belle sortie, et pas de forte chaleur, il pourrait y avoir des surprises. Mais cela varie fortement d'un terroir à l'autre, selon la profondeur du sol... » Estimant également qu'aucun diagnostic ne peut être absolu face à la variabilité des situations hydriques, Marc Dubernet souligne même qu'il « n'y a pas besoin d'aller bien loin pour trouver des endroits où il y aussi trop d'eau (c'est le cas en Côte du Rhône). Les choses se présentent de manière extrêmement différentes entre les secteurs secs où l'on rapporte des installations d'Aspergillus (champignon produisant de l'ochratoxine), alors que sur les secteurs humides il y a des départs de Botrytis (pourriture grise). » Et l'expert œnologue de conclure que « plusieurs facteurs (et pas un seul effet global) laissent penser que l'on ne va pas vers une quantité de récolte pléthorique... »

 

 

[Illustration : Création Vitisphere]

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