près une production record en 2013 (12,82 millions d'hectolitres de vins, +2,3 % par rapport à 2012), le Chili vient d'enregistrer un sévère revers en ne récoltant que 9,9 millions hl de vins cette année (-22,8 % par rapport à 2013). Comme Vitisphere l'annonçait en février dernier, le vignoble chilien a connu une saison très délicate, marquée par les épisodes de gel de la fin 2013 et de fortes températures estivales, qui ont décimé le potentiel de production. Au final, si le millésime 2014 arrive à une production supérieure à la très petite récolte de 2010 (7,45 millions hl, -14 % par rapport à 2009), il encaisse cependant une baisse nettement plus importante. Pour les vignerons chiliens, le gel de 2014 restera une catastrophe aussi importante que le séisme de 2010.
Formant la principale catégorie chilienne (85 % de la vendange 2014), les vins avec Indication Géographique (« con denominación de origen ») ont enregistré une baisse de 21,7 % de leurs volumes produits (à 8,4 millions hl). La production des vins sans IG a baissé de 19 %, tombant à 1,1 millions hl. Pour les vins de table (produits à partir de raisins de table), la chute est encore plus nette, tombant à -46 % (soit 0,39 millions hl). Restant le premier cépage produit au Chili (avec 36 % des volumes) le cabernet sauvignon enregistre une baisse de 19,3 % de sa récolte en 2014. Le chardonnay enregistre une baisse de 38 %, la carménère -35 %, le sauvignon blanc -26 %...
Ce fort repli de la production chilienne arrivant après deux millésimes records, ses effets sur les cours mondiaux du vrac sont encore difficile à cerner. Anya Robson (société de courtage Murphy) confiait ainsi récemment à la revue Harper's que « les wineries ont encore de gros volumes en cuve, surtout en rouge de 2013. La chute de production de 2014 ne devrait pas conduire à une hausse des prix, comme on a pu s'y attendre. »
[Illustration : évolution de la production chilienne de vins de 1997 à 2014 ; Réalisation Vitisphere à partir des données du Ministère de l'Agriculture Chilien]