Jamais, pour le ministre de l'Agriculture, il n'a été question d'interdire [la pulvérisation de pesticides] à 200 mètres des habitations. En concertation avec le ministère de l'Environnement et Ségolène Royal, il s'agit d'avoir des mesures pour protéger des lieux publics, en particulier des écoles, des hôpitaux, voire des maisons de retraite. C'est ça et ça restera cet objectif là » martelait Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, lors de son passage matinal sur Europe 1. Il clarifiait ainsi l'annonce de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal (à l'origine de manifestations agricoles dans toute la France), qui avait été interprété comme une prochaine interdiction des épandages de pesticide à proximité de toute habitation rurale. Cette possibilité avait été évoquée en réaction à l'intoxication aux produits phytosanitaires d'élèves de l'école de Villeneuve-de-Blaye, des traitements ayant été imprudemment réalisés, à l'heure de la récréation et malgré de forts vents. La distance minimale d'utilisation resterait une solution de dernier recours, en l'absence de mesures de protection ("haies, buses anti-dérives, dates et horaires d’utilisation des produits" précise le ministère).
Président de la FCVA (Fédération des Coopératives Vinicoles d'Aquitaine), le viticulteur Bertrand Solans résumait récemment le ressenti de la filière suite à cet incident : « il n'est pas admissible que l'on aille traiter par jour de vent à proximité d'une école. Il nous faut être vigilant et respectueux de l'environnement et des personnes physiques. Mais la volonté gouvernementale d'interdire les traitements à proximité de lieux publics n'est pas cohérente avec le maintien d'une activité économique rurale. » En Gironde, il y aurait par exemple 300 établissements scolaires jouxtant des vignes.
[Photo : Bayer]