Vous optimisez vos traitements phytosanitaires, maître vigneron ! Optimisation à la fois agronomique (applications ciblées, homogènes...) et écologique (réduction des pollutions diffuses...), soit les deux principaux objectifs du projet collaboratif EvaSprayViti. Conduit par l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et l'IRSTEA (ex-CEMAGREF), ce travail de recherche se penche en effet sur l'adaptation des traitements phyto au cycle de la vigne. A partir des premiers résultats obtenus grâce à son dispositif de banc d'essai des matériels de pulvérisation (cliquer ici pour en savoir plus), les chercheurs viennent de publier une fiche qui arrive à point pour les premières application en vignes larges. En comparant l'année « la performance des appareils et de leurs réglages », les chercheurs montpelliérains ont en effet remarqué « la grande disparité entre les résultats des traitements en début de végétation* », le rapport entre produit déposé pouvant aller de un à cinq selon les modalités (à cause des « forts risques de dérive vue la faible surface d'interception du produit »). « C'est donc à ce stade qu'il est le plus facile de faire des progrès et de sécuriser les applications » souligne cette fiche de conseils.
Parmi les matériels testés, la rampe premiers traitements équipée de buses à injection d'air tire son épingle du jeu, les résultats montrant que « la dose appliquée peut facilement être divisée par 3 par rapport à la dose hectare homologuée ». Dans le cas de la voûte quatre mains à quatre canons, il est par contre déconseillé de réduire les doses pour un passage un rang sur quatre. Elle pourrait être divisée par deux dans le cas d'un passage un rang sur deux. Pour l'aéroconvecteur avec buses à injection d'air, il serait possible de diviser par deux les doses pour un passage tous les deux rangs, il n'est pas conseillé de réduire les doses dans le cas d'un passage tous les trois rangs. Les chercheurs ajoutent que pour « ce matériel, les meilleurs résultats ont été obtenus avec des buses à fente à injection d'air IDK de couleur orange (pression entre 4 et 5 bars) et en n'ouvrant les buses qu'en face de la végétation ».
Pour optimiser les traitements, ces conseils ne sont que des compléments à un réglage sérieux des appareils (orientation des diffuseurs, connaissance du volume hectare). C'est même un « pré-requis indispensable pour toute démarche d'optimisation des intrants phytosanitaire » insiste la fiche de conseils.
Cliquer ici pour accéder à l'intégralité de la fiche conseil « Optimiser la qualité de pulvérisation en viticulture : Le début de végétation ».
* : D'après la modélisation des chercheurs, le début de végétation représente 0,24 hectare de feuilles par ha au sol, le milieu est de 0,88 ha de feuilles/ha au sol et jusqu'à 1,68 ha de feuilles/ha au sol en pleine végétation, soit un rapport de un à six.
[Photo : IFV (Yves Heinzlé)]