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Flavescence dorée : « ne pas respecter la lutte obligatoire, c'est hypothéquer la pépinière française »
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Flavescence dorée : « ne pas respecter la lutte obligatoire, c'est hypothéquer la pépinière française »

Par Alexandre Abellan Le 10 avril 2014
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Flavescence dorée : « ne pas respecter la lutte obligatoire, c'est hypothéquer la pépinière française »
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our ne pas avoir traité ses vignes contre la cicadelle vectrice de la flavescence dorée, le vigneron bourguignon Emmanuel Giboulot a été condamné ce 7 avril à 1 000 euros d'amende (dont 500 avec sursis). « Il en a eu pour moins cher en amende que s'il avait traité avec des insecticides » laisse échapper David Amblevert, président de la Fédération Française des Pépiniéristes Viticoles. Au-delà du cas individuel, qu'il ne juge pas, le pépiniériste girondin craint surtout un précédent. Il estime en effet que « cette condamnation n'a pas pris en compte la gravité de la situation : il s'agit d'une maladie de quarantaine ! » Souvent pointée du doigt, la profession des pépiniéristes alarme la viticulture sur les dangers de la flavescence dorée : « on n'a pas le droit de ne pas traiter si l'on se trouve en Périmètre de Lutte Obligatoire, c'est de l'inconscience » résume David Amblevert, cela reviendrait à « hypothéquer la pépinière française ».

En vigueur depuis le premier janvier*, le décret définissant la lutte contre la flavescence dorée précise en effet que les vignes mères (de greffons comme de porte-greffes) seront soumises chaque année à une évaluation du risque sanitaire, à partir d'études épidémiologiques. Et « si des vignerons ne respectent pas le PLO, les risques seront élevés et le traitement à l'eau chaude du matériel végétal se généraliserait. On éradiquerait bien le risque, mais ce serait une catastrophe ! » prévient David Amblevert. Rapportant des taux de non reprise pouvant aller jusqu'à 100 % pour des pieds traités à l'eau chaude, il ajoute que « cela fait vingt ans que l'on est à la veille de trouver dans la pépinière française des pieds infectés par la flavescence dorée... Notre matériel est sain, le traitement à l'eau chaude doit rester un traitement d'appoint. »

Comme le rappelle pragmatiquement le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (n'ayant pas souhaité se porter partie civile dans cette affaire), « loin de reposer uniquement sur l’emploi de produits phytosanitaires, [la lutte contre la flavescence dorée] s’appuie sur 3 autres piliers (prospection, arrachage des pieds malades, traitement à l’eau chaude des plants de vigne) ». A peine arrêté par le tribunal correctionnel de Dijon, ce jugement a immédiatement suscité de nombreuses réactions indignées. D'abord du principal intéressé, qui annonce faire appel, et est soutenu par de nombreux internautes (le jugeant « condamné pour avoir refusé d'utiliser un dangereux insecticide ») ainsi que des représentants politiques (comme l'eurodéputée Sandrine Bélier qui voit dans le verdict « un signal extrêmement négatif envoyé à toutes celles et ceux qui pratiquent une agriculture conciliant performance économique et écologique »). Mais aussi de représentants de la filière, qui jugent au contraire la décision de justice trop laxiste. Le syndicat Coordination Rurale estime ainsi que « ne pas traiter les vignes lorsque l’on est dans une zone contaminée ou une zone de sécurité relève de l’inconscience et de l’irresponsabilité vis-à-vis des autres viticulteurs ».

 

 

* : bien que sa transcription en note de service manque encore à l'heure où les arrêtés préfectoraux doivent être pris.

 

 

[Photo de David Amblevert : FFPV]

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Tous les commentaires (6)
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Pierrot Le 21 avril 2014 à 22:08:03
il me semble que nous tirons tous de notre coté et que le plus important est peut-être de s'assoir à une table et de mettre une politique de lutte efficace. Longtemps certaines PV ont fermées les yeux sur des parcelles du Gers en limite du Madiran, et ce secteur en a subi de lourdes conséquences. mais les discussions et explications,devraient faire parties des règles a mettre en pratique. Monsieur Amblevert , si le danger est important, il en est d'autres ou votre profession n'est pas toujours regardante et par exemple le bon nettoyage des porte-greffes qui laisse à désirer. il s'en suit une production de racines qui laisse périr les racines de la base et le mérithalle dégénère en suivant, amenant le pourridié.il y a aussi les choix Porte-greffes et cépages peu respectés.. qui conduisent a des mortalités précoces . Viticulteurs et Pépiniéristes font du mieux qu'ils peuvent pour que nos vignobles gardent leur bonne réputation. Nos organismes viticoles aussi. les traitements à l'eau chaude bien maitrisés , donnent d'excellents résultats à ne pas nier.il faut avancer sinon nos quitteront le sol français. cordialement Pierre
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Stitanus Le 17 avril 2014 à 13:52:22
@ Claire Laval : il ne s'agit pas de "toxoplasme", mais de "phytoplasme. Quoiqu'il en soit, le lobby des pépiniériste est très efficace et bloque depuis plusieurs année la systématisation des traitements à l'eau chaude. Les taux de non reprises avancés par M. Amblevert sont fantaisistes et ne reflètent en rien les études réalisées en France et en Suisse sur le sujet. Les pépiniéristes veulent juste éviter un coût de production supplémentaire
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DEJEAN ALAIN Le 16 avril 2014 à 17:28:35
Terra-Dynamis va publier une réflexion sur cette méthode. -expliquer le comportement de peur qui s'installe chez les vignerons. -les inconvénients des neurotoxiques sur la population des enfants et pourquoi autant de fausse-couche chez les futures mères. -Terre-Dynamis va surtout informer les responsables de l'oenotourisme Girondin sur la qualité de l'air pendant le printemps et l'été. "Venez visiter nos merveilleux chateaux tout en respirant ces gaz neurotoxiques" -Terra-Dynamis intitule cette lettre DENONCER L'IMPANSABLE. -Ensuite peut-etre une vraie réflexion avec la population, 1 pieds de vigne malade pour 6000. -A ceux qui sont pour ces traitements, lire les notices d'utilisation avec vos enfants ou petits-enfants.
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claire LAVAL Le 15 avril 2014 à 23:25:39
« "Si des vignerons ne respectent pas le Périmètre de Lutte Obligatoire, les risques seront élevés et le traitement à l'eau chaude du matériel végétal se généraliserait. On éradiquerait bien le risque, mais ce serait une catastrophe ! » Nombreux sont pourtant les pépiniéristes qui utilisent la méthode du traitement à l’eau chaude pour garantir à leurs clients des plants indemnes du toxoplasme. Les pourcentages de non reprise, que David Amblevert dénonce, interroge surtout sur la qualité des plants eux-mêmes... Les traitements à l’eau chaude ont un coût pour les pépiniéristes et il faut le prendre en compte. Est ce une raison pour refuser de s’attaquer à l’agent responsable de la maladie (le toxoplasme) afin d’assurer, au moins, de ne pas diffuser la maladie en même temps que les plantations ? David Amblevert prétend que tout le matériel sortant de pépinières est sain. En Gironde les prospections faites l'an dernier en pépinières ont prouvé le contraire ! (Cf résultats communiqués par France Agrimer et diffusés à L'AG du GDON 33). Quand au risque sanitaire auquel sont soumis les populations humaines vivant dans le périmètre de traitements insecticides obligatoires, qui l'a évalué?? Pour ne pas embêter les pépiniéristes, on oblige les vignerons à balancer des substances neurotoxiques (tous les insecticides, même bio, le sont) systématiquement sur les vignobles et tous les riverains en profitent, à leur insu. Est-ce bien raisonnable ?? Claire LAVAL, Porte -Parole de la Confédération Paysanne de Gironde
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NSG Le 13 avril 2014 à 13:43:34
Le constat que les pesticides en viticulture ou agriculture sont nocifs pour notre santé et notre terre est incontournable. Comparer le nombre de cancers chez les viticulteurs aux autres populations françaises confirme ce fait. L'article d'UFC Que Choisir d'Octobre 2013 l'a très bien expliqué. Et si Emmanuel GIBOULOT traite ses vignes avec un traitement naturel qui empêche que la cicadelle ne s'installe et donc le développement de ce fameux Flavescence dorée, pourquoi ne pas le généraliser à tous les viticulteurs ?
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Bernard Levrault Le 11 avril 2014 à 22:34:18
M D Amblevert il vaut mieux arracher des pieds atteint par la flavescence dorée,que de contaminer les salariés agricoles qui épandent ces pesticides toxiques et neurotoxiques,que l'on retrouvent parfois dans l'eau de nos sols,dans nos vins et sur les cheveux,oui Sandrine Bélier descendez dans nos vignobles,vous etes totalement a coté de la plaques. Cordialement
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