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Flavescence dorée : la lutte généralisée contre la cicadelle mise en procès en Côte d'Or
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Flavescence dorée : la lutte généralisée contre la cicadelle mise en procès en Côte d'Or

Par Alexandre Abellan Le 08 janvier 2014
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Flavescence dorée : la lutte généralisée contre la cicadelle mise en procès en Côte d'Or
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'il est trop tôt pour juger de l'efficacité de l'arrêté préfectoral du 7 juin, cherchant à endiguer l'explosion inquiétante de la flavescence dorée dans le vignoble bourguignon, il est incontestable que ce texte a réussi à mettre le feu au poudre. En imposant la lutte chimique contre le vecteur de la maladie (la cicadelle Scaphoideus titanus) dans toutes les communes de Côte d'Or (à l'exception du Châtillonais et de l'Auxois), l'arrêté a progressivement déclenché l'opposition de nombre de vignerons. Au premier rang desquels se trouve Emmanuel Giboulot (domaine Giboulot Emmanuel, 10 hectares à Beaune). Ayant fait le choix de ne pas « acheter un produit insecticide pour justifier d'une application que je n'aurai de toute façon pas faite », le vigneron biodynamiste a été convoqué au tribunal d'instance suite à un contrôle*. Devenu le symbole de cette contestation, il explique posément « que nous n'avons pas de flavescence dorée, on nous oblige à traiter. Je ne considère pas qu'il y ait eu danger... Si j'avais été en Saône et Loire avec une commune voisine atteinte, je ne pense pas que j'aurais eu cette position ! »

Réfutant les accusations d'inconscience, le vigneron estime ne pas avoir fait prendre de risques au reste du vignoble. Il estime au contraire que les dispositifs de lutte systématique à grande échelle ne reposent sur « aucun justificatif technique, autre que la baisse de populations de cicadelles (qui pour l'instant ne posent pas problème). Un effet de peur a pris le vignoble. Pour la prochaine campagne, les décisions seront prises dans un état d'esprit différent... » Pour porter cette démarche alternative, un collectif de vignerons contre la flavescence dorée a été créée en Bourgogne fin 2013 : Comprendre pour Agir. Regroupant une centaine de membres actuellement, ce groupe de réflexion se donne pour « but de comprendre, rechercher et informer sur les différents moyens de lutte contre la flavescence dorée ». L'association rencontre actuellement les administrations pour établir le dialogue, que la Chambre d'Agriculture souhaite apaisé et moins polémique. « Le problème de fond, c'est que l'on se bat contre la maladie et pas pour comprendre pourquoi elle s'extériorise » ajoute Emmanuel Giboulot, qui conclut avec une citation du médecin Claude Bernard : « le microbe n'est rien, le terrain est tout ».

En ce qui concerne le volet judiciaire de l'affaire, Emmanuel Giboulot encourt six mois d'emprisonnement et une amende de 30 000 euros (article L 251-20 du Code Rural). Après deux reports, sa comparution vient d'être arrêtée au 24 février prochain. Sans aller jusqu'à des poursuites judiciaires, « de tels cas se sont déjà présentés par le passé, dans le Sud de la France » rappelle Jean-Marie Defrance (Demeter). Suite à la mise en place du premier Plan de Lutte Obligatoire en 1994, « des viticulteurs en biodynamie de Carcassonne ont bénéficié d'une tolérance pour recourir à des méthodes alternatives. »

 

 

* : l'administration a également constaté l'absence de traitement chez un autre vigneron bourguignon (basé en Saône et Loire, pour des vignes dans le Beaujolais), il n'est pour l'instant pas inquiété par le Tribunal de Grande Instance.

 

 

[Photo d'Emmanuel Giboulot : extrait du film L'Esprit du Vin, le Réveil des Terroirs, d'Olympe et Yvon Minvielle]

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Tous les commentaires (4)
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craoux Le 08 avril 2014 à 09:32:09
Le débat autour du Bio en viticulture, et collatéralement des positions de quelques francs-tireurs prosélytes de l'approche Bio, ne doit pas occulter un fait : un vin fût-il Bio titrant 12° reste une boisson aux effets indésirables dès lors que le consommateur ne sait raison garder ! Autrement dit, produire un vin "sain et naturel" est un crédo en faveur de notre "santé" assez rigolo (!) puisque le producteur de vin Bio, au demeurant aux intentions "saines", s'en remettra tjrs à la responsabilité de l'autre, son client, sur la question du danger lié à l'alcool et de l'insistance de la Grande Faucheuse à se rappeler à nous, tapie partout et prête à bondir comme en témoigne les faits divers ! ...
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Gabriel Le 07 avril 2014 à 15:54:42
Mr GUYOT, vous ne semblez pas réagir en tant que naturaliste : (i) il est normal que le dispositif s'attaque au vecteur : on ne dispose pour l'instant d'aucun moyen de lutte contre les virus chez les plantes. On ne peut donc s'attaquer qu'au vecteur. C'est d'ailleurs plutôt similaire à la vaccination, dont le but premier est d'empêcher la contagion. (ii) cela ne fait en effet pas courir de risque pour la santé publique. Mais il n'y a pas que la santé publique dans la vie ; perdre quasiment toute sa production, ça n'est pas rien. (iii) Je ne vois vraiment pas d'où vous sortez cette histoire de prédateurs plus sensibles que leur proie. J'ai beau chercher, je ne vois pas d'exemple. L'explication que vous donnez ne tient pas non plus la route : les pesticides qui sont capables de s'accumuler dans les tissus et de nuire à toute forme de vie sont des exceptions. En l'occurence, ça n'est pas crédible pour la cicadelle : le pesticide en question est une pyréthrine. C'est très rapidement dégradé, et très peu toxique, à part pour les insectes et les poissons. Je vois mal où serait le problème pour les prédateurs des cicadelles, qui, à ma connaissance, sont des oiseaux. Mr Duseigneur : vous pensez à quoi lorsque vous parlez des "défenses immunitaires de la vigne" ? J'imagine que vous êtes au courant que la vigne -règne végétal- n'a pas de système immunitaire stricto-sensu ?
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GUYOT Alexandre Le 20 février 2014 à 10:02:01
Je suis biologiste naturaliste, ce n'est pas simple comme question. Je vous propose une comparaison avec les vaccins obligatoires. Si certains ne veulent pas se faire vacciner, pour de bonnes raisons individuels et personnelles, alors c'est l'ensemble du dispositif de lutte qui est mis a mal. C'est dans cette vison que le préfet mais aussi l'état avait pris des décisions dans le sens d'une lutte obligatoire pour tous les vignobles. Mais l'analogie s'arrête ici. (i) Le dispositif de lutte ne s'attaque pas à la maladie mais à son vecteur la cicadelle de la flavescence dorée, (ii) la cicadelle de la flavescence dorée ne fait pas courir de risque de santé publique ! (En poussant un peu on peu même dire qu'elle réduit la production de vin, drogue nationale la plus meurtrière, une des plus addictive, et largement la plus consommée du monde sous diverse formes (boissons alcooliques). De plus les prédateurs naturels des ravageurs ( ici cicadelles) sont le plus souvent (voir même toujours si proche parenté entre prédateurs et prédatés) plus sensible au poisons de leur proie que leur proies elles même !! car il concentre dasn leur tissus les toxiques de leur proies qu'il mangent en quantité ! Autrement dit : On va appliquer un remède plus dangereux que le mal !!! Je partage pour ces raisons ( mais aussi les raisons d'équilibre écologique entre populations de ravageurs et leurs prédateurs) la position de M. GIBOULOT sur son refus d'utiliser et d'acheter les poisons obligatoires contre les cicadelles. et je signe la pétition.
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Fr?d?ric Duseigneur Le 11 janvier 2014 à 18:30:06
En tant que consultant en biodynamie, j'ai pu observer qu'un mode de culture favorisant le développement des défenses immunitaires de la vigne est LA solution contre un bon nombre de pathologies. Les traitements chimiques destructeurs du vecteur ne font que retarder le problème, au prix de notre santé...
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