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La Belgique, « pas un marché facile, mais accessible aux vins français »
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La Belgique, « pas un marché facile, mais accessible aux vins français »

Par Alexandre Abellan Le 08 novembre 2013
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La Belgique, « pas un marché facile, mais accessible aux vins français »
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n regard de la fronde qui a uni le vignoble français, suite aux rumeurs de hausse de la fiscalité des vins, les importateurs belges semblent bien sages, alors qu'ils ont encaissé en six mois deux hausses des droits d'accises sur les vins (pour une augmentation globale de 7 centimes par bouteille de vin tranquille en un semestre). « Si le ressenti est négatif, l'impact sur les ventes n'est pas méchant. Pour l'instant » estime Grégory Citerneschi (Ubifrance Bruxelles). Il se réjouit surtout de l'amélioration du marché belge pour les vins français : « ça va mieux. La crise de 2008-2009 a touché de plein fouet la consommation en Hôtels-Restaurants-Cafés, on note maintenant une bonne reprise des exportations en valeur (+6,5 % en 2012 par rapport à 2011). Même si la Belgique est une plate-forme de réexportation de vins (notamment de Champagnes et de grands crus) qui peut biaiser à la hausse ces chiffres. » Avec cette réserve en tête, les données d'UbiFrance montrent sur les huit premiers mois 2013 un repli des expéditions françaises en volume et une hausse de la valorisation : avec 940 000 hectolitres de vins pour un chiffre d'affaires de 333,2 millions euros (respectivement -2,8 % et +3 % par rapport aux huit premiers mois 2012).

Pour le conseiller export, les vins français peuvent surtout se féliciter d'avoir regagné 1 % de parts de marché en volume en 2012. « Il y a vingt ans, les vins français représentaient 80 % du marché. Désormais ils sont à 60 % », suite au développement des vins espagnols, chiliens et italiens. « Après l’engouement pour les vins du Nouveau Monde ces dernières années, notamment en Flandre, cette mode se tarit. C’est encourageant, d’autant que  le cœur de gamme à 7-12 euros devrait se développer dans les prochaines années. Ça tombe bien, les vins français sont très bien représentés sur ce créneau ! » Mais encore faudrait-il que les vins français investissent dans la prospection de ce marché frontalier. Déjà tirée il y a quelques années par Damien de Koninck (Sopexa), cette alarme semble toujours d'actualité. Si les marchés émergents lointains attirent (à commencer par la Chine), ceux de proximité semblent passer inaperçus. Pour Grégory Citerneschi, « si la France veut gagner des parts de marché, il faut s'attaquer à la Flandre et continuer de fidéliser les consommateurs wallons ». En Flandre, la consommation de vins par habitant est passée de 15 litres/an dans les années 1990 à plus de 26 l/an actuellement (dans le même temps, la consommation de Bruxelles+Wallonie passait de 37 à 26 l/an).

Entre deux rencontres d'acheteurs, Grégory Citerneschi estime que la Belgique « n'est pas un marché facile, mais accessible. Les consommateurs et professionnels belges connaissent  parfaitement nos régions viticoles et sont déjà acquis à nos vins. Le point clé en Belgique, c'est qu'avec un faible investissement, en communication et en présence, il peut y avoir un retour immédiat. » Ce potentiel transparaît avec les réussites affichées par les vins AOC tranquilles. Composés essentiellement de vins rouges (75 % des volumes), ces expéditions se sont élevées sur les huit premiers moi de 2013 à 486 900 hl pour 190 millions euros (respectivement +4 et +6 %). Si les vins de Bordeaux continuent de caracoler en tête (30 % des parts de marché en volumes des AOC tranquilles), les vins de Côtes du Rhône et du Languedoc-Roussillon rattrapent leur retard (respectivement à 14 et 13 %). Les vins de Bordeaux affichent cependant une baisse de 5 % en volume et de 3 % en valeur (avec un prix moyen de 5,54 euros/l, contre 5,96 pour les bourgognes), tandis que les vins des Côtes du Rhône et du Languedoc-Roussillon alignent de fortes hausses en volumes (+5 et +13 %) et en valeur (+11 et +18 %).

Par rapport à ces tendances globalement positives pour les AOC tranquilles (+22 % pour les vins de Provence, +18 % pour le Beaujolais et la Bourgogne), le cas des effervescents est plus contrasté. S'élevant à 60 200 hl pour 71,4 millions euros sur les huit premiers mois de 2013, les expéditions d'effervescents français diminuent de 7,3 et 1,6 %. En son sein, les champagne affichent pourtant de bonnes performances en volume à 30 000 hl, malgré un léger repli à 60,5 millions euros (+3,8 et -1 %). Pour l'autre moitié des volumes d'effervescents (les non-champagnes), un tendance « pas catastrophique en soit » estime Grégory Citerneschi. « Mais c'est décevant par rapport à la forte progression des ventes d'effervescents en Belgique (aux deux tiers concentrée en Flandre), qui a bénéficié aux cavas et proseccos. Les effervescents français ont une belle carte à jouer en Belgique… »

 

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[Illustration : UbiFrance]

 

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Tous les commentaires (1)
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Lalau Le 08 novembre 2013 à 07:07:21
Le Cava représente environ 20 millions de bouteilles en Belgique, c'est le succès de la décennie et les Champagnes aussi bien que les autres mousseux français en ont souffert. Trop chers pour les premiers, trop peu soutenus pour les seconds. Et si le Champagne s'est relevé de 3,8% en 2012, il avait baissé de 7% en 2011. Pas sûr que les exportateurs français aient encore bien pris la mesure du phénomène, d'autant que la Prosecco frappe à la porte. Bref, la France ne profite guère de l'engouement des Belges pour l'effervescent (+5% par an en moyenne ces dernières années). Son offre n'est plus très à la mode. Son positionnement prix est à revoir. Sa présence dans les lieux où le développement se fait (boîtes et restauration branchée en Flandre) est faible.
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