’est le soulagement pour les vignerons gersois qui étaient dans l’attente de la décision préfectorale concernant les méthodes d’enrichissement autorisées cette année. L’arrêté préfectoral autorisant la chaptalisation des Côtes de Gascogne et des vins sans indication géographique blanc tombée le 27 septembre pour le département du Gers. « Il était temps, souligne Alain Desprats, le directeur de l’ODG. Les vendanges ont commencé il y a 12 jours. Les vignerons ont été obligés de maintenir les moûts au froid dans l’attente de cette décision. Ce sont des milliers d’euros qui ont été dépensés en frigories du fait de cette lenteur administrative ».
Pour obtenir la dérogation à l’interdiction de la chaptalisation dans les vignobles du sud de la France, les professionnels, unanimes, ont fait valoir les conditions climatiques de ce millésime très tardif et l’était sanitaire des raisins qui pourrait conduire, dans certains cas, à ramasser avant maturité. L’argument économique lié à la différence de coût entre les MC/MCR et le sucre n’a pas été retenu. Les professionnels attendent maintenant l’extension aux 25 communes des Landes et aux 14 communes de Lot et Garonne qui produisent également des Côtes de Gascogne blanc ainsi que l’extension aux rouges et aux rosés.
« Cette décision d’autoriser le sucre est en conformité avec notre cahier des charges qui impose que nos vins proviennent à 100% de raisins issus de notre aire géographique. L’addition de moûts concentrés d’importation, ne répond pas à cette contrainte », argumente également Michel Defrancés. « De toute façon, il va falloir revoir la réglementation concernant les méthodes d’enrichissement, car depuis le changement de procédure de 2012, c’est incompréhensible. Les vignerons ne comprennent pas pourquoi la chaptalisation est accordée à certains et pas à d’autres. Depuis la fin des aides à l’enrichissement, il y a un réel problème d’équité au sein du vignoble français ».
Effectivement cette année, des appellations comme les Côtes du Rhône (à l’exception des Côtes du Rhône septentrionales) ou les Crémants et Blanquette de Limoux, qui, dans le passé avaient eu recours à la chaptalisation, se sont vu refuser le droit d’utiliser le saccharose, n’ayant comme seul recours les MC et MCR, beaucoup plus coûteux. Des décisions que les viticulteurs concernés ont du mal à comprendre. « Cette situation est malsaine. Elle divise la profession. Elle ne peut perdurer », estime Alain Desprats.