es AOC effervescents de Limoux -Blanquette et Crémant- n’ont pas droit à la chaptalisation cette année. L’arrêté préfectoral sur les conditions d’enrichissement de la récolte 2013 a été publié en début de semaine. La préfecture reconnaît la nécessité d’enrichir du fait de l’année tardive et de la nécessité de récolter à un niveau d’équilibre acide/sucre favorable à l’élaboration des vins effervescents. Mais elle considère qu’aucun élément probant ne permet de justifier d’une situation exceptionnelle, critère requis pour obtenir une dérogation à l’interdiction du sucrage à sec. Seuls les moûts concentrés (MC) et moûts concentrés rectifiés (MCR) sont donc autorisés pour l’enrichissement.
Jusqu’en 2011, les AOC effervescents de Limoux obtenaient régulièrement l’autorisation d’enrichir aussi bien avec les MC/MCR qu’avec le saccharose. « Nous nous acheminons vers un très beau millésime avec un niveau d’acidité élevé qui est inusuel sous notre climat. Nous devrions donc élaborer des effervescents de très belle qualité, mais il faudra enrichir. L’interdiction de chaptaliser est une décision anti-économique. Les MC/MCR coûtent trois fois plus cher que le saccharose. Ce surcoût est autant d’argent que nos entreprises ne pourront pas investir dans le développement commercial. Pour les plus gros opérateurs, cela représente des centaines de milliers d’euros », déplore Richard Planas, directeur de l’Organisme de Défense et de Gestion.
[Illustration : vignoble de Limoux, CIVL]