'inquiétant « de la protection insuffisante qui sera accordée aux indications géographiques », la Commission Européenne réclame des « garde-fous pour une meilleure gestion des nouveaux domaines internet de premiers niveaux, .vin et le .wine ». Dans la lettre préparant son entretien avec Fadi Chehadé (président de l'organisme intergouvernemental administrant les noms de domaines sur internet) ce 16 septembre à Bruxelles, Neelie Kroes n'aurait pas pu être moins directe !
Sollicitée par le Commissaire à l'Agriculture, Dacian Cioloș, la Commissaire Européenne pour le Numérique (également vice-présidente de la Commission Européenne) a donc tapé du poing sur la table. Avec sa lettre ouverte elle a demandé à ce que l'attribution des sites en .vin et .wine ne soit effective qu'une fois un système gestion convenable soit arrêté. Comme la filière viti-vinicole, la Commission Européenne craint en effet qu'en l'absence de consensus (pour ne pas dire de négociations), la gestion des sites web en .vin et .wine ne prenne pas en compte la protection des indications géographiques et aboutisse à un marché spéculatif des noms de domaines liés aux vins.
Ce n'est pas la première fois que la commissaire européenne rentre en conflit avec l'ICANN. En 2011 elle avait déjà mené une fronde pour mettre un terme au cybersquatting, afin qu'un nom de site correspondant à une marque ne puisse être attribué qu'aux propriétaires de la dite marque. Il est à noter que si la mise en ligne des site .vin et .wine est, pour l'instant, retardée, celle de nouvelles extensions régionales françaises vient d'être annoncée. Prochainement des sites pourront afficher l'identifiant : ".alsace", ".aquitaine", ".bzh", ".corsica" et ".paris".
[Photo de Neelie Kroos : Commission Européenne]