e foncier viticole a été un des thèmes forts du dernier congrès des Caves Coopératives de France (en juillet dernier en Champagne). Coût du foncier, grignotage par l’urbanisation et la construction d’autoroutes et de lignes TGV, renouvellement des générations, conséquences des arrachages et mitage du parcellaire…. Selon les régions, les problèmes diffèrent mais deviennent de plus en plus prégnants pour les coopératives. La CCVF a donc saisi le Haut Conseil de la Coopération Agricole sur cette question, demandant la mise à disposition de nouveaux outils comme la possibilité pour les coopératives de constituer des GFA (groupement fonciers agricoles). « Cette possibilité est ouverte aux coopératives en zone de montagne. Dans le secteur viticole, elle permettrait aux coopératives d’effectuer un portage temporaire pour permettre l’installation de jeunes ou l’agrandissement d’adhérents. L’objectif est de conserver le potentiel viticole », argumente la directrice Christine Assy.
Le syndicat Coordination Rurale, dans un communiqué publié ce lundi, s’élève contre ce projet, estimant qu’il conduit à « l’asservissement » des agriculteurs. « Cette proposition – sous couvert de vouloir venir en aide aux agriculteurs coopérateurs - illustre la volonté d'intégration des agriculteurs par les coopératives qui prétendent se substituer aux banques pour l’acquisition de terres afin de les faire cultiver par des agriculteurs. Les coopératives doivent être le prolongement et non le fondement des exploitations et permettre à ces dernières d’améliorer leur valeur ajoutée individuellement. Seule une juste rémunération des agriculteurs par leurs coopératives leur donnera réellement les moyens d’accéder au foncier », estime le syndicat.
A l’inverse, la FNSEA ne voit aucun inconvénient à l’accession des coopératives au foncier viticole. « Le prix du foncier viticole dans certaines régions devient inaccessible aux producteurs. Si on veut voir des jeunes s’installer dans ces régions, il faut bien trouver des solutions. Le portage du foncier par les coopératives en est une. Je ne vois pas pourquoi les investisseurs chinois pourraient acquérir nos vignobles et pas nos coopératives » soutient Henri Bies-Pere, président de la FRSEA d’Aquitaine.
[Illsustration : détail d'un cadastre viticole, Digeteca]