es vingt premiers jours de juillet, la course contre la montre faisait bien le tour de France mais n'était pas une épreuve réservée aux seuls cyclistes. L'ouverture des enquêtes chinoises anti-dumping et anti-subventions s'est en effet doublée d'une incitation à la coopération et à l'inscription des exportateurs de vins auprès du ministère chinois du commerce (afin de bénéficier d'une hausse des droits moins élévée). En théorie cette procédure aurait concerné plus de 3 300 entreprises françaises. Au final, 2 500 sociétés se seraient enregistrées durant le délai imposé. Et ce dans l'ensemble du bassin viticole, la Chine étant un marché prioritaire pour la majorité des interprofessions. C'est le cas en Beaujolais, où 70 entreprises auraient retourné leurs formulaires d'inscription d'après Aurélie Vabre (responsable export Inter Beaujolais).
Le premier vignoble mobilisé était Bordeaux, qui commercialise 10 % de ses vins en Chine. Christophe Chateau (Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux) a ainsi centralisé plus « d'un millier de dossiers et envoyé un mètre cube de papier à Bruxelles par avion ». A l'échelle française, le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et indications géographiques (CNIV) et la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) ont encadré ces démarches, les appuyant techniquement et financièrement. Précisant que « dans les autres pays, les entreprises ont dû s’enregistrer sur leurs propres fonds », le CNIV estime que le coût de cette première étape s'éléverait à 800 000 €. Si la première étape a bien été négociée, la suite de la procédure se prépare déjà. Le CNIV et la FEVS ont lancé un appel d'offres pour recruter le cabinet qui conseillera les entreprises françaises sélectionnées .
En parrallèle, ces deux organisations demandent « fermement aux pouvoirs publics » qu'en cas d'issue sur la question des panneaux solaires, « l'accord intègre également une sortie de crise définitive et non pénalisante pour le secteur viticole ». Certains professionnels s'inquiétent de la poursuite de l'enquête chinoise, estimant qu'elle s'apparente à de l'espionnage industriel (l'échantillon énquêté voyant l'ensemble de son activité scruté de fond en comble).
[Source : les Echos du CNIV ; Photo : peloton dans le vignoble languedocien lors de la septième étape du Tour de France 2013, Presse Sports ]