ors du dernier Conseil Spécialisé de FranceAgriMer, Philippe Janvier (chargé d'études de la filière vin) présentait les données du marché à la production, arrêtées à la fin juin pour les Vins de France et vins à Indications Géographiques Protégées, et à la fin mai pour les vins à Appellation d'Origine Protégée. Selon l'analyste, « il ne reste plus que quatre semaines et l'activité en fin de campagne est réduite », après les pics d'activité à la fin décembre et au début février. En volume, la campagne est en net recul sur l'ensemble des catégorie par rapport à la campagne précédente. Ce repli est expliqué par la faiblesse des disponibilités, suite à la vendange historiquement basse de 2012. La valorisation des contrats a cependant fortement progressé, « mais les prix ont augmenté de manière contrôlée par rapport à la flambée qui pouvait être attendue au début de la campagne » estime Philippe Janvier.
Pour les vins de France, le recul est marqué en volume, avec une chute de 7 % (3,35 millions d''hectolitres sur les 48 semaines), la hausse du prix moyen s'élève quant à elle à 18 % (65,44 €/hl). L'activité de la catégorie reste concentré sur les vins « sans mention de cépage », qui représentent 70 % des transactions de VSIG, toutes couleurs confondues. Le recul sur VSIG a été important sur les rouges à mention de cépage (-21%). Cependant, les rosés sans cépages et blanc avec cépages affichent des hausses de 10 % en volume (avec des prix moyen augmentant de 20 %, respectivement à 62,99 et 77,68 €/hl). Cette demande des blancs a été « en partie alimenté par le retour de volumes en Languedoc-Roussillon, après la faible production de 2011 » pour Philippe Janvier.
Pour les vins IGP, les prix ont progressé de 7 % (à 76,82 €/hl) en rapport avec les faibles disponibilités et une forte demande. Les volumes échangés sont restés globalement stables, avec 7,61 millions hl (-1 %). Si les IGP rouges sans cépages diminuent de 12 %, les IGP blancs, avec et sans mention de cépage, affichent une hausse des volumes (+17 et +14 %), rattrapant la difficile campagne 2011-2012. Philippe Janvier précise que « l'essentiel de ces transactions concernent les vins IGP d'Oc, tandis que l'on enregistre un retrait notable des IGP de département en Languedoc-Roussillon, notamment l'IGP de l'Hérault ». Conjoncturellement, un ralentissement de la demande des rosés IGP sans mention de cépage a été ressenti durant le printemps, témoignant sans doute de la prudence d'acheteurs par rapport à la météo.
Le marché des AOP est quant à lui marqué par le recul des transactions en volume, tandis que les cours restent comparables (Bordeaux, Vallée du Rhône, Languedoc-Roussillon...) ou en hausse (Beaujolais, Bourgogne, Val de Loire...) selon la région, l'appellation et la couleur. Pour les AOC rouges, le recul des volumes est marqué en Bordeaux, Rhône et Beaujolais, alors que Bergerac et le Languedoc-Roussillon se sont bien développés. En blanc, seule l'Alsace marque une progression, mais Philippe Janvier souligne que le « vrac n'y représente que 15 à 20 % des transactions, ce qui en fait un indicateur à relativiser ». Pour les rosés, les volumes restent comparables sur les trois bassins majeurs (Val de Loire, Provence et Vallée du Rhône).
[Illustration : évolutions par rapport à 11 mois de campagne 2011-2012 pour les vins de France (VSIG) et les vins IGP, à 10 mois pour les AOC. Source : FranceAgriMer]