ortant du dernier Conseil des Ministres, Stéphane Le Foll se disait stupéfait par l'explosion d'une bombe artisanale la nuit dernière à la fédération du Parti Socialiste de l'Aude. Si les dégâts matériels sont limités dans la rue Fédou (Carcassonne), la déflagration de l'engin explosif souffle sur la politique viti-vinicole française. Les lieux de l'attentat étaient en effet marqués par des tags : une signature, « CAV » (soit Comité d'Action Viticole, notamment connu pour ses actions violentes lors des manifestations de Montredon en 1976), et une interpellation, « Le Foll !!! ».
Au micro de France Inter, le ministre de l'Agriculture expliquait son incompréhension face à cette « manifestation de violence avec une bombe ». Stéphane Le Foll soulignait son engagement au côté de la filière, notamment avec l'obtention récente d'une avance de 50 % sur l'OCM vin. Passée la stupeur, cette après-midi un communiqué du Ministére a condamné plus fermement « cet acte de violence ». Le ministre a souligné « qu'aucune revendication n’avait été exprimée avant cette action, d’où ma surprise et mon incompréhension. J’ai toujours été à l’écoute des demandes de la filière viticole (...) cette confiance a déjà permis d’obtenir des résultats depuis un an, notamment sur le maintien des droits de plantations pour lequel je me suis battu au niveau européen ».
Ce coup d'éclat ne semble pas tant remettre en cause les dernières victoires européennes de la filière qu'un climat économique difficile en Languedoc-Roussillon. A la veille des vendanges, les retiraisons des vin tardent de nouveau, tandis que les stocks peinent à trouver preneur et pésent sur le moral. Pour ceux ayant vendu leurs vins, la hausse des cours du vrac ne permet cependant pas de compenser la faible récolte 2012. En témoigne la baisse du revenu viticole moyen enregistré l'an dernier.
Mise à jour du 18 juillet :
En clôture du dernier Conseil Spécialisé de FranceAgriMer, qu'il préside, Jérôme Despey a condamné les « exactions commises par le CAV », ajoutant que « de tels actes ne peuvent être cautionnés et ne grandissent pas la filière ». Prônant le dialogue et l'écoute, il a conclu que « la filière viticole souhaite poursuivre avec le ministre et les pouvoirs publics le dialogue engagé depuis un an ». Plus généralement, les représentants de la filière ont dit leur incompréhension et leur difficulté à cerner le pourquoi de l'affaires.
[Photo : Stéphane Le Foll lors du dernier Salon Vinexpo]