L’industrie viticole californienne soufre d’une pénurie structurelle de raisins et cette situation va durer au moins 4 ans » a prédit Matt Turrentine (voir photo) de la société de courtage en vin et raisins Turrentine Brokorage, lors de la Central Coast Insights Conference. « Nous sommes rentrés en pénurie pour tous les cépages et toutes les régions ». En 2011, la Californie a commercialisé 257 millions de caisses de vin, alors que la récolte 2011 n’a produit que l’équivalent de 210 millions de caisses, ce qui représente un déficit de 47 millions caisses, soit 750 000 tonnes de raisins.
Les nouvelles plantations n’ont pas suffi à subvenir à la demande et les wineries ont puisé dans leurs stocks. Le niveau actuel des stocks de vins en vrac est le plus bas jamais atteint depuis une décennie. « Il n’y a pas assez de raisins pour répondre à la demande de toutes les wineries ». Devant une assistance de plus de 200 producteurs et propriétaires de wineries réunis à cette occasion, Matt Turrentine a rappelé comme les vendanges 2011 avaient été amères. Les gelées et la pression parasitaire ont réduit de 30% le volume de la production de la Central Coast, avec une perte de 945 000 hl. Aujourd’hui, les stocks de vin en vrac sont inférieurs à 200 000 hl et il faut s’attendre à ce qu’ils restent à ce niveau.
« Ce n’est pas un marché équilibré, c’est un marché déficitaire», affirme Turrentine. Au cours des 12 derniers mois, le courtier soutient que les prix du vin en vrac ont doublé. Le marché mondial est aussi très tendu. Aucun des pays de production ne dispose de réserves inexploitées. L’Espagne, qui est traditionnellement une bonne source d’approvisionnement pour des vins à prix abordable n’aurait plus rien à vendre (pour en savoir plus, cliquer ici). Producteurs et wineries californiennes doivent planter plus, mais cela prendra quatre à six ans avant que le marché ne revienne à l’équilibre. De plus, la plantation de nouveaux vignobles n’est pas sans poser de problèmes : difficulté à obtenir des crédits, manque de matériel végétal, coût des terres et de l’irrigation… Les contrats à long terme avec les producteurs, autrefois mal perçus, sont désormais considérés comme vitaux dans un marché qui s’est retourné.
En parallèle, la consommation de vins aux Etats-Unis ne cesse de croître, elle pourrait atteindre 500 millions de caisses par an d’ici 2025.
(Source : Wines And Vines, 2012)