L'art du pépiniériste viticole en vidéo
Les pépiniéristes attendent les premières gelées et la chute des feuilles pour arracher leur pépinière afin que les plants disposent d’une bonne mise en réserve. "En novembre, décembre, on passe avec un U qui va soulever les plants et les secouer afin de faire tomber la terre des racines", explique Guillaume Careil des pépinières Viaud basées aux Garennes sur Loire dans le Maine et Loire. Lors de l'arrachage, comme lors de toutes les étapes de la fabrication des plants, la plus grande vigilance s'impose pour assurer la traçabilité et éviter les mélanges. Une fois arrachés "les plants sont mis en palette et ramenés au bâtiment au frais", explique le pépiniériste angevin.
A l'atelier, les plants sont ensuite triés et conditionnés. "L'opération de tri débute à mi-novembre et se poursuit jusqu'à la mi-janvier", explique Guillaume Careil. Pour être commercialisables, les plants doivent disposer d'au moins trois racines en triangle. « La sortie des racines doit être régulière tout autour de la couronne. Il ne doit pas y avoir de partie dénudée », détaille Giovanni Varelli, le président de Vitipep's, la marque label de la pépinière viticole française. Au niveau de la soudure, le cal doit être homogène, régulier et bien faire le tour du plant. Pour en vérifier la solidité, les pépiniéristes effectuent le test du coup de pouce de chaque côté du plant. Celui-ci consiste à appuyer sur la tête de la greffe pour provoquer une légère courbure. La soudure doit rester ferme et élastique. Et il faut une pousse bien aoûtée. Pour les plants conformes, les pépiniéristes sélectionnent le brin le mieux positionné par rapport au flux de sève et le rabattent à deux yeux en veillant à ne pas faire de grosses plaies de taille. Ils recoupent aussi les racines "autour de 4 à 5 cm car les travaux du PNDV et de l'Inrae de Bordeaux ont montré que c'était le meilleur compromis pour assurer une bonne reprise au vignoble", précise Guillaume Careil. Les plants conformes sont reparaffinés, réhydratés, conditionnés, étiquetés (étiquette bleue de certification-passeport phytosanitaire ; et étiquette Vitipep’s si le pépiniériste adhère à la marque) et conservés en frigo en attendant leur livraison. Les taux de reprise dépendent de l’année et des lots. En moyenne, ils sont de 50 %.