eudi 19 avril sous un beau soleil à Targon (33), se tenait un atelier un peu spécial : l’escape-pulvé. L’occasion de tester ses connaissances et d’en apprendre de nouvelles. Six participants sont venus s’essayer à l’exercice.
Stephanie Flores-Nagant, animatrice référente des Collectifs bio et co-organisatrice de l’atelier ainsi qu’Adel Bakache, conseiller en agroéquipement et viticulture de précision pour la Chambre d'Agriculture de la Gironde ont mis en place un atelier ludique sous forme d’Escape Game. Pour l’occasion, un tracteur Kubota M7040 Narrow et son atomiseur IDEAL Loire 1000L ont été complétement déréglés. Le but : régler le matériel étape par étape pour finir par effectuer une pulvérisation localisée sur les grappes tout en réduisant la dérive sur les parties hautes. La pulvérisation finale devait imiter la projection d’un spray et d’un colorant bleu sur une bande de plastique d’environ 1m60 préalablement effectué par Adel Bakache.
Cet exercice a permis aux participants de poser leurs questions. Auriez-vous pu y répondre ?
Présente sur certains pulvérisateurs, elle joue un rôle primordial et son réglage doit être précis.
La cloche à air est constituée de deux compartiments séparés par une membrane. Le premier est en communication avec la canalisation de refoulement de la pompe. Il permet de limiter les à-coups pulsatoires dans ce circuit. Sur le deuxième compartiment, qui est étanche, une valve permet de modifier la pression de l'air contenu à l'intérieur. La pression interne équivaut environ à 1/3 de la pression de travail. Adel Bakache conseille : « Lorsque la cloche est dégonflée ou percée, l’aiguille danse derrière la vitre du manomètre et ne se stabilise pas. Pour régler, en théorie, la valeur du manomètre doit être équivalente à 1/3 de la pression de travail (si 2 bars à la buse, 0,7 bar de gonflage), mais dans la pratique, la technique reste de gonfler complètement la cloche et de la dégonfler doucement jusqu’à ce que l’aiguille soit stable »
« Les viticulteurs rencontrent souvent des problèmes de bouchage car le nettoyage est souvent mal fait en profondeur et les buses ne sont pas nettoyées. » raconte Adel Bakache.
Pour rappel, pour bien nettoyer son pulvérisateur :
- Sortie d’hivernage : nettoyer l’intérieur de la cuve idéalement avec un karcher, car le produit d’hivernage a un effet décapant. Tout ce qui s’est déposé sur la paroi de la cuve durant la précédente saison s’est sédimenté et s’est redéposé dans le fond. Une fois la cuve bien nettoyée, mettre en route buses démontées. En effet, si elles ne le sont pas, tous les sédiments vont se retrouver coincés et vont boucher les sorties (notamment sur les pneumatiques qui ont des pastilles).
- les buses : Avant de les monter, les laisser tremper 24 heures. Les nettoyer ensuite à la brosse avant de les remonter. Durant la saison, faire tremper les buses dans un mélange d’eau et de vinaigre blanc, ou un produit de lavage biodégradable. Le conseiller donne une astuce « Dans un monde idéal, on démonte les buses, on laisse tremper, et on fait une rotation avec un jeu de buses supplémentaire. Cela permet de rallonger la durée de vie des buses. »
Avant l’hivernage, on démonte toutes les buses on les nettoie une dernière fois et on les stock.
- les tuyaux : on laisse tremper avec le produit à l’intérieur et on expulse ensuite (sans les buses !). Lorsque l’eau est bien claire, le nettoyage est réussi.
Adel Bakache rappelle : « Un bon nettoyage au début et un bon entretien des buses évite bien des problèmes tout au long de la saison ! »
La bonne qualité d’une pulvérisation est intimement liée au choix des buses, notamment pour contenir la dérive. Il faut choisir ses buses (ou ses pastilles) pour s’assurer de la taille des gouttes de la bouillie pulvérisée et du calibrage des différents débits souhaités en se référant aux indications débit/pression.
« Attention aux gouttes trop fines très sensibles à la dérive et aux gouttes trop grosses qui peuvent rebondir sur le feuillage. » prévient le professionnel de la pulvérisation. Et d’ajouter « Attention également aux buses à injection d’air. Elles sont une très bonne solution dans certains cas pour éviter la dérive, mais sont très sensibles au bouchage. A éviter avec des produits à base de poudre qui bouchent plus facilement les buses ! »