« Nous avons commencé par notre Braud VL 620, il y a deux ans, se souvient Yvan Joanny, jeune retraité d'une exploitation de 53 ha de vigne à Saint-Marcel-d'Ardèche. Puis, convaincus par cette modification, nous avons poursuivi sur la 9040. » L'objet de l'opération ? La modification du circuit d'extraction des déchets à la tombée des tapis, en haut des machines, de façon à expulser ces déchets en soulevant moins de poussière.
En effet, dans la configuration d'origine, le flux d'air formé par les aspirateurs est orienté vers le bas, à leur verticale. Il atteint le sol à grande vitesse, soulevant une grande quantité de poussière dès lors qu'il fait sec. Des poussières qui vont colmater filtres et radiateurs, et encrasser les goulottes d'extraction des déchets.
(Crédit photo Y. Joanny)
« D'origine, les conduits d'évacuation des déchets verts sont aussi longs, précise Yvan Joanny. Il faut passer beaucoup de temps à les nettoyer. Si on ne le fait pas bien, ils s'encrassent. En plus, ils gênent la visibilité sur le trieur, notamment la maille. »
Braud étant à l'écoute des critiques, les MAV sorties d'usine depuis plusieurs mois présentent de nouvelles goulottes orientées vers l'arrière.
Courant 2021, Yvan Joanny a partagé son expérience sur Facebook avec plusieurs autres viticulteurs curieux de ce changement ou l'ayant déjà réalisé. À la clé : un entretien plus facile de la machine et une meilleure visibilité. Yvan Joanny a d'abord étudié, à l'aide de gabarits en carton, la possibilité de réorienter les aspirateurs. Banco ! « Nous avons donc interverti les aspirateurs droit et gauche de façon à orienter les sorties d'air sur le côté de la MAV et vers l'avant. Et nous y avons fixé de très courtes goulottes. »
Sur chaque flanc de la machine, Yvan Joanny a éliminé toute la tôlerie d'origine qui dirigeait les déchets jusqu'au sol. Résultat: les déchets sont évacués à l'horizontale au-dessus des rangs, et de manière oblique par rapport à l'avancement. « Ça a très bien fonctionné, jusqu'à ce que le Mistral se mette à souffler fort, l'an dernier, rapporte Yvan Joanny. Les bouts de feuilles ont alors tourbillonné partout, jusqu'au radiateur ! Je vais donc effectuer une nouvelle modification pour diriger les déchets vers le sol. »
À Collobrières, dans le Var, Vincent Allione, viticulteur sur 15,5 ha et prestataire, a modifié différemment sa VL 530, mais dans le même but. « Je me suis inspiré des toutes nouvelles New Holland, pour lesquelles le constructeur a modifié les goulottes. Désormais, les sorties forment un V à l'arrière de la MAV. Le résultat est super car je n'ai plus de colmatage du filtre à air. Mais ça m'a demandé beaucoup de travail, environ cinq jours pleins. Car il a fallu inverser les ventilations droite et gauche. C'était aussi un gros travail de découpe. Depuis que j'ai fait ce changement, je tourne beaucoup moins fort en régime pour la fourniture hydraulique des ventilateurs : 1400-1450 tr/min, contre 1700 auparavant. C'est le minimum car la régulation est couplée entre tapis et nettoyage. En dessous de 1400 tr/min, les tapis se bloquent. »
Contrairement aux craintes émises dans certains commentaires Facebook, « Je ne constate pas de salissures des rangs non vendangés, précise Vincent Allione. C'est vrai que les débris sont un peu éparpillés mais ça ne salit pas ». Pour le viticulteur, cette modification signe la fin d'une galère. « Et ma prochaine machine à vendanger sera neuve, indique-t-il. Elle aura tout ce qu'il faut, là où il faut ! »
« On avait un complexe d’infériorité. Aujourd’hui, le pari est réussi : à Fronton, on vend des cuvées haut de gamme entre 15 et 20 € », se félicite Benjamin Piccoli, directeur du syndicat de cette appellation forte de 40 vignerons et de 1 200 ha. Pour faire connaître les meilleures cuvées de son cru, le syndicat crée le Collectif Négrette en 2021. Dix vignerons l’intègrent. Tous doivent s’acquitter d’une cotisation de 1 000 € qui abonde le budget de 30 000 € que le syndicat dégage pour communiquer sur les vins du collectif. De leur côté, les membres se réunissent tous les mois pour déguster leurs vins et des vins d’autres appellations sur le même créneau de prix et s’échanger des tuyaux. Pour se revendiquer du Collectif Négrette, les vignerons doivent être dans une démarche environnementale (Bio, en conversion bio, HVE). Quant à leurs vins, ils doivent contenir au moins 70 % de négrette, provenir de parcelles dont le rendement ne dépasse pas 35 hl/ha et avoir subi au moins 14 mois d’élevage.