« Les deux grandes méthodes d'évaluation de la valeur d'un domaine viticole, patrimoniale ou économique, s'appliquent aussi bien aux exploitations en société qu'aux exploitations individuelles », expose Mathieu Besoli, conseiller d'entreprise à la chambre d'agriculture de Dordogne. Mais elles reposent sur deux logiques très différentes.
Mathieu Besoli, conseiller d'entreprise à la chambre d'agriculture de Dordogne (crédit photo DR)
Avec l'approche patrimoniale ou mathématique, « on fait la somme de tous les biens et on obtient la valeur patrimoniale, qui est généralement assez élevée », poursuit Mathieu Besoli. Concrètement, on évalue la valeur du matériel avec un concessionnaire, celle des vignes et des bâtiments avec un expert foncier, un peu comme si on allait vendre l'exploitation pièce par pièce.
Pour calculer la valeur économique ou de rentabilité, on se fonde sur les résultats de l'exploitation. Cette valeur est plus difficile à appréhender que la valeur patrimoniale. Pour y voir clair, les experts utilisent plusieurs méthodes partant de l'excédent brut d'exploitation (EBE) pour calculer la valeur de rendement ou la capacité de remboursement sur quinze ans.
En Dordogne, comme dans de nombreux départements, la valeur économique des exploitations est souvent inférieure à la valeur patrimoniale, quand elle n'est pas nulle pour les exploitations déficitaires. Dans ce cas, il est fréquent d'opter pour une valeur médiane. Mais c'est au cédant, s'il le peut et selon ses liens avec le repreneur, de fixer le curseur.
« Il n'y a pas de clé ni de méthode unique, confirme Jonathan Amira, expert foncier et gérant d'Ampelos Conseils, basé à Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse. Il faut que le cédant et le repreneur comprennent bien les calculs que l'on fait. Et il faut être en mesure d'expliquer la valeur retenue à l'administration fiscale. »
Cet expert estime qu'avec le développement des sociétés viticoles, la valeur économique commence à devenir la règle. Et, contrairement à une idée reçue, ce n'est pas la conséquence de l'arrivée des néovignerons. « Lors des reprises familiales, il est assez fréquent de retenir la valeur économique ou une valeur médiane pour faciliter l'installation du jeune repreneur, commente Mathieu Besoli. La valeur patrimoniale est plus souvent retenue pour les investisseurs extérieurs disposant de moyens, notamment parce qu'ils vont convertir le domaine en bio avec l'ambition de mieux valoriser la production. Ils vont donc moins tenir compte des derniers résultats comptables. »
Jonathan Amira constate lui aussi que des néovignerons ont une approche patrimoniale et qu'ils investissent dans la vigne comme dans une valeur refuge. Mais il tempère en précisant que les banques regardent de près les derniers exercices des exploitations convoitées. Dans les régions touristiques très prisées, comme la Provence, la valeur patrimoniale est presque toujours retenue pour les néovignerons. La demande est forte et le bâti vaut très cher.
Ambitieux, le multitest de MAV s'est déroulé en plusieurs phases : 1) réglages et présentation des machines par les techniciens des marques ; 2) vendange de jour par des chauffeurs JA qui ne connaissaient pas la marque, pour qualifier la prise en main, et accompagnés par leur technicien respectif ; 3) conduite sur route puis de nuit par les chauffeurs JA ; 4) Les deux jours suivants ont été consacrés à la récolte « qualité » par les techniciens des marques, c'est-à-dire celle reprise en main par la station viticole du Bnic. Inédit, ce multitest a nécessité de la part des chambres la création d'un protocole d'essais de MAV. « Il y en a eu plus d’une dizaine de versions avant que les quatre constructeurs, la MSA, le Bnic et la société Martell le valident totalement », confie Didier Langlois.