’annonce avait fait grand bruit en début d’année dernière, tant les activités du Wine & Spirit Education Trust (WSET) représentent un pilier de la professionnalisation de la filière, du niveau de connaissance des Chinois et de l’appréciation du vin en Chine. Autrefois marché mondial numéro un de l’organisme de formation britannique, la Chine compte plus de 100 formateurs agréés WSET. Sur l’année 2018-2019, les étudiants chinois (Chine continentale, Hong-Kong, Taiwan et Macao) représentaient environ un quart des effectifs au niveau mondial. Autant dire que, lorsque l’Etat chinois l’avait obligé à suspendre ses activités pour cause de manquements dans le cadre de la loi sur les ONG, la nouvelle avait fait déferler une onde de choc à travers le monde du vin en Asie.
« Ces quatorze derniers mois, les équipes WSET à Hong Kong et au siège ont travaillé sans relâche pour garantir notre conformité avec les exigences de la loi ONGO et pouvoir reprendre nos activités en Chine continentale », explique Willa Yang, nouvelle responsable des opérations WSET en Chine. « Nous avons également consenti un investissement financier considérable en ouvrant un bureau et en mettant en place une équipe à Shanghai, ce qui démontre notre engagement à long terme au marché chinois ». Pour l’ancienne responsable du bureau chinois de Wine Australia, la priorité désormais est de permettre aux étudiants n’ayant pas pu compléter leur formation à cause de cette suspension de le faire, et d’apporter un soutien aux formateurs. Conformément aux exigences de la loi ONGO, ces derniers devront dorénavant soumettre un rapport d’activité annuel, ce qui n’est pas le cas en dehors de la Chine continentale. Le WSET maintiendra ses sept formations, dont six en chinois, tout en encourageant des échanges culturels entre le Royaume-Uni et la Chine et en participant à des événements professionnels comme ProWine Shanghai.
Malgré l’enthousiasme exprimé par la nouvelle équipe sous l’égide de Willa Yang, les activités n’ont pu encore reprendre, le dernier agrément étant retardé par la recrudescence des cas de Covid-19 en Chine. Si l’épidémie, qui continue de sévir à travers le pays, pourrait mettre à mal la reprise des formations cette année, Willa Yang reste optimiste : « Il est impossible de prévoir l’impact du Covid sur nos activités mais nous avons bon espoir que la reprise de nos opérations ne sera pas trop touchée. Nos formateurs ont été très créatifs, mettant en place des solutions qui fonctionnent malgré les restrictions liées au Covid-19. Nous continuerons à les soutenir en leur proposant la possibilité de dispenser des formations virtuelles ». Globalement, la Chine reste un marché de premier plan pour le WSET : « La soif de connaissance est toujours aussi forte et tant les étudiants que les formateurs attendent avec impatience la reprise des cours et des examens. L’importance croissante du marché du vin en Chine sur plan mondial fait qu’il existe une réelle demande en faveur des diplômes WSET que nous devons satisfaire ».